Depuis le début des années 2000 et portée par la révolution technologique des moyens de communications, une nouvelle branche de l'ophtalmologie a vu le jour: la télé ophtalmologie. Cette dernière consiste à poser un diagnostic, élaborer un suivi ou assurer un dépistage à distance. Un personnel para médical en délégation de taches pratique des examens qui sont interprétés dans un second temps par un ophtalmologiste. Une nouvelle branche a récemment vue le jour sous l'impulsion de la demande croissante d'avis médical: le télé conseil. Il a été légalisé à partir de 2010 avec les décrets d'application de la loi HPST.
L'objectif de l'étude était de déterminer la nature des questions que les patients posaient via la plateforme de télé conseil "mesdocteurs.com", et l'orientation qui pouvait en être faite de la part des ophtalmologistes télé interrogés.
Le télé conseil suppose l'élaboration d'une plateforme web sur laquelle des utilisateurs patients peuvent poser des questions médicales, et obtenir des réponses d'experts dans un laps de temps court. Les dispositifs doivent être validés par la CNIL pour le respect de la confidentialité des données transmises.
Nous avons analysés de manière rétrospective toutes les questions d'ophtalmologie posées sur le site "mesdocteurs.com" du 1er Avril 2016 au 1er Novembre 2016.
Nous les avons regroupées selon cinq thèmes : demande de diagnostic , demande d'orientation thérapeutique, demande d'informations complémentaires après une prise en charge classique, avis sur le niveau de gravité ou la normalité d'une situation, et information factuelle sur une problematique médical ( ou curiosité médicale).
Du 10/04/16 au 01/11/16, 122 questions ont été posées par 122 patients (sex-ratio 33.6, âge moyen 37 ans ( minimum 18 ; maximum 76) puis analysées.
La répartition des questions selon les catégories était 38 pour les demandes de diagnostic , 37 pour les demandes d'orientation thérapeutique, 21 pour les demandes d'informations complémentaires après une prise en charge classique, 10 pour les avis sur le niveau de gravité ou la normalité d'une situation, et 16 pour les informations factuelles sur une problematique médicale ( ou curiosité médicale).
La réponse a pu etre apportée dans 37 cas ( 30.33%), une orientation vers une consultation classique a été proposée dans 75 cas (61.48%) et une réorientation vers une consultation en urgence a été proposée dans 10 cas ( 8.20%)
Cette analyse est une première à notre connaissance. Elle permet de montrer plusieurs éléments: l'acceptabilité pour les patients du conseil à distance, l'orientation vers une consultation d'urgence dans 8.2 % des questions posées par des patients n'évaluant à priori pas correctement la sévérité de leur situation, et la résolution de problemes simples dans un tiers des cas. Le télé conseil permet de répondre à des interrogations de patients et à les orienter le mieux possible au sein du systeme de soin. Il ne permet pas en outre de s'assurer de l'efficience de la prise en charge et du suivi des orientation thérapeutiues proposées.
Sur 122 questions posées, 8.2% relevaient d'une consultation en urgence, 61.48% relevaient d'une consultation programmée, et une réponse definitive a pu être apportée dans 30.33% des cas.
