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Paralysies oculomotrices multiples révélant une méningite au virus varicelle-zona

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Orateurs :
Dr Alix LE RAY
Auteurs :
Dr Alix LE RAY
Dr Fabien CROISE
Tags :
Résumé

But

Le zona ophtalmique peut être associé à des complications oculaires et neurologiques potentiellement graves. Nous décrivons le cas d’un zona ophtalmique gauche associé à un syndrome de la fissure orbitaire supérieure partiel dans un contexte de méningite à VZV (varicella-zoster virus)

Observation

Une patiente de 75 ans, sans antécédent notable, s’est présentée aux urgences pour une éruption cutanée périorbitaire gauche et une diplopie binoculaire évoluant depuis 15 jours.

Cas clinique

L’examen cutané retrouvait des lésions vésiculo-croûteuses dans le territoire du V1 gauche, associées à des dysesthésies.

L’oculomotricité mettait en évidence une limitation douloureuse des IIIième et VIième nerf crânien gauches, sans exophtalmie ni énophtalmie, réalisant un syndrome de la fissure orbitaire supérieure.

L’acuité visuelle initiale était conservée. Il existait une hyposensibilité cornéenne gauche et une uvéite antérieure aigue. Le fond d’œil ne retrouvait pas d’inflammation ni de foyer chorio-rétinien. 

Le reste de l’examen neurologique était normal et la patiente apyrétique et indemne de céphalée.

Le scanner cérébral injecté n’a pas retrouvé d’inflammation orbitaire évidente, ni de processus compressif caverneux ou apical.

La ponction lombaire a mis en évidence une PCR VZV positive posant le diagnostic de méningite à VZV.

Un traitement par ACICLOVIR, secondairement associé à une corticothérapie per os à 0,5 mg/Kg/J a permis la résolution complète des troubles oculomoteurs à 15 jours de traitement.

Discussion

Le mécanisme des atteintes oculomotrices du zona ophtalmique reste incertain. Le VZV aurait un effet cytopathique direct sur le tissu périneural adjacent lors de sa diffusion axonale rétrograde. Il induirait également des vascularites occlusives entrainant périnévrites, thromboses ou myosites.

Compte tenu de la proximité anatomique des nerfs crâniens en plusieurs sites, la localisation privilégiée de la réaction virale serait responsable de plusieurs présentations cliniques : syndrome orbitaire, atteinte de l’apex, du sinus caverneux, syndrome de la fissure orbitaire supérieure ou encore atteinte du tronc cérébral. 

Conclusion

L’association d’un zona ophtalmique à une paralysie oculomotrice justifie la réalisation en urgence d’une imagerie cérébrale et d’une ponction lombaire. La présence de paralysies oculomotrices multiples dans le cadre d’un zona ophtalmique est un phénomène rare, bien que d’évolution le plus souvent favorable.