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Les injections intravitréennes répétées ont-elles un impact sur la qualité de vie des patients, étude prospective à propos d’une quarantaine de patients ?

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Auteurs :
Dr Sarah VERRECCHIA
Dr Hussam EL CHEHAB
Dr Roman CHUDZINSKI
Dr Antoine LEVRON
Dr Mayeul CHAPERON
Dr Emilie AGARD
Dr Corinne DOT
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Résumé

Introduction

Les injections intravitréennes (IVT) sont utilisées dans le monde entier pour traiter la dégénérescence maculaire liée à l'âge et l'œdème maculaire. Le protocole d’IVT est standardisé et comprend l'utilisation de la Bétadine® pour la prévention de l'endophtalmie infectieuse. Les patients nous rapportent des symptômes (douleur oculaire et sensation de brûlure) qui apparaissent quelques heures après l'injection et qui ont un impact important sur leurs activités quotidiennes. Nous avons réalisé une étude prospective pour connaître les modifications de la surface cornéenne et du film lacrymal induites par les IVT, et leur impact sur la qualité de vie.

Patients et Methodes

40 yeux de 40 patients ont été inclus, naïfs ou non, traités par IVT unilatérale avec Ranibizumab, Aflibercept ou Dexamethasone. Les critères d'exclusion étaient les injections bilatérales et la présence d'une barrière linguistique. Les patients ont été évalués lors de deux consultations : l'une avant l'injection, avec un examen clinique (présence de kératite évaluée par la classification d'Oxford), une évaluation automatisée de la surface cornéenne avec le Lacrydiag® et la mesure du score OSDI (ocular surface disease index). Ces examens ont été répétés un jour après l'injection, associés à une quantification de la douleur sur une echelle analogique. Le critère de jugement principal était la différence du score OSDI entre la consultation avant et après IVT. Le critère de jugement secondaire était de déterminer si les injections avaient un impact sur la surface oculaire, en comparant l'œil injecté et l'œil adelphe (œil témoin).

Résultats

L'âge moyen était de 76,5 ans +/- 2,3 ans, le ratio hommes/femmes était de 0,39. La variation moyenne du score de l'OSDI était de + 25,5 +/- 1,6 (p = 0,05). Une kératite superficielle a été observée dans 60 % des cas dans l'œil injecté et dans 10 % dans l'œil adelphe (p<0,001). L'échelle de douleur moyenne était de 5,5/10 dans l'après midi suivant l’IVT.  Le ménisque de film lacrymal était plus fin dans l'œil injecté que dans l'œil adelphe (1,15 mm vs 2,30 mm) (p=0,05), les mesures du temps de rupture lacrymal automatisées étaient semblables dans les deux groupes. Les modifications de surface observées grâce au Lacrydiag® n'étaient pas statistiquement significatives. 

Discussion

Les injections intravitréennes répétées sont responsables d’un inconfort clinique chez nos patients et altèrent leur qualité de vie de par les modifications de la surface cornéenne induites.

Conclusion

Ces effets secondaires pourraient entraîner une mauvaise observance et un manque de motivation pour les patients qui sont traités à long terme. Un taux d'observance plus faible est associé à de moins bons résultats anatomiques et fonctionnels. Nous devrions en tenir compte dans la prise en charge globale des patients et adapter les protocoles de traitement pré et post-IVT.