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Évolution de la densité cornéenne après cross-linking standard comparé au cross-linking par iontophorèse dans le kératocône: étude rétrospective sur 30 patients

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Auteurs :
Dr Selim FARES
Dr Maxime DELBARRE
Dr Marouen BERGUIGA
Dr Marie MARECHAL
Dr Céline FRIANG
Adèle Morin
Dr Youssef BOUABID
Dr Amira CHAHER
Dr Hoang Mai LE
Déborah Benisty
francoise froussart
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Résumé

Introduction

Le cross-linking cornéen avec ablation de l’épithélium (S-CXL) est un traitement utilisé dans le kératocône afin de ralentir son évolution. La iontophorèse (I-CXL) est un protocole transépithélial récent de CXL du collagène. Des cas de haze sous-épithéliaux ont été décrits après S-CXL sans véritable évaluation objective de la transparence cornéenne post-opératoire. Une caméra Scheimpflug permet une mesure précise et reproductible de la densité cornéenne totale et de ses différentes couches. 

Nous avons évalué les modifications de densité cornéenne avant et après S-CXL, comparativement à la méthode I-CXL, chez des patients atteints de kératocône.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée entre Janvier 2011 et Janvier 2015 sur 30 yeux de 25 patients présentant des kératocônes évolutifs ayant bénéficié d’un CXL. Etaient exclus les patients ayant été implantés avec des anneaux intra-cornéens. 13 patients (14 yeux) étaient traités par S-CXL et 12 patients (16 yeux) par I-CXL. Le principal paramètre étudié était la modification de la densité cornéenne (échelle de gris 0-100) en utilisant un topographe Scheimpflug (Pentacam HR, Oculus Optikgeräte GmbH, Wetzlar, Allemagne) en pré-opératoire et à 3 mois en moyenne après le CXL. Les densitométries cornéennes moyennes de la couche antérieure (premiers 120 µm), de la couche centrale, de la couche postérieure (derniers 60 µm) et de la totalité de la cornée ont été évaluées avant et après S-CXL et I-CXL et comparées entre les deux groupes grâce au test de Student.

Résultats

Les densités cornéennes pré- et post-opératoire du groupe S-CXL étaient respectivement pour la couche antérieure de 16,5 (± 2,9) et 19,6 (± 3,8) [p=0,012], pour la couche centrale de 11,5 (± 1,1) et 13,0 (± 1,8) [p=0,008], pour la couche postérieure de 9,2 (± 1,7) et 9,4 (± 2,2)[p=0,40] et pour la totalité de la cornée de 12,4 (± 1,8) et 14,0 (± 2,4) [p=0,030]. 

Les densités cornéennes pré- et post-opératoire du groupe I-CXL étaient respectivement pour la couche antérieure de 19,5 (+-4,3) et 20,2 (+-4,3), pour la couche centrale de 13,6 (± 3,4) et 13,1 (± 1,5), pour la couche postérieure de 8,9 (± 3,3) et 7,8 (± 1,0) et pour la totalité de la cornée de 14,0 (± 3,4) et 13,7 (± 2,1), sans différence significative retrouvée.

En post-opératoire la densité cornéenne de la couche profonde était de 9,4 (± 2,2) dans le groupe S-CXL et de 7,8 (± 1,0) dans le groupe I-CXL avec une différence significative [p=0,013]. Les autres couches étaient comparables entre les deux groupes. 

L’augmentation de la densité cornéenne totale entre le pré- et post-opératoire dansle groupe S-CXL est de 1,5 (± 1,8) mais diminue de -1,2 (± 2,6) dans le groupe I-CXL [p=0,03].

Discussion

Les résultats de densitométrie cornéenne moyenne dans le kératocône sont similaires aux données de la littérature. 

Les résultats révèlent une augmentation significative de la densité cornéenne totale en post-opératoire après S-CXL, contrairement au groupe I-CXL. 

De plus, la couche cornéenne profonde est statistiquement plus dense en post-opératoire après S-CXL par rapport au I-CXL, ce qui est cohérent avec le mode d'imprégnation plus superficielle de la Riboflavine comme cela a été démontré en OCT.

Conclusion

La densité cornéenne mesurée par camera Scheimpflug n'est pas augmentée après CXL par iontophorèse. Une étude avec un suivi plus long est nécessaire afin d'évaluer l'évolution de la densité cornéenne avec le temps.