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Evaluation de l’astigmatisme associé à l’implant ARTISAN Aphakia fixé à l’iris en face antérieure versus face postérieure : étude du suivi postopératoire sur un an

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Orateurs :
Dr Jeanne LAJOIE
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Résumé

Introduction

Comparer l’acuité visuelle, l’astigmatisme cornéen et interne à 12 mois d’une chirurgie comportant l’implantation d’une lentille intraoculaire de type ARTISAN Aphakia entre deux groupes de patients : le groupe A ayant bénéficié d’un implant iris-claw fixé à la face antérieure de l’iris (ICA), et le groupe P ayant bénéficié d’un iris-claw fixé à la face postérieure de l’iris (ICP).  

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique. Nous avons recensé tous les patients ayant bénéficié d’un ARTISAN Aphakia 205 dans notre centre entre juin 2013 et février 2015. Le critère d’exclusion était : réalisation d’une chirurgie combinée iris-claw/greffe de cornée lamellaire ou transfixiante. Nous avons comparé la meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC) évaluée en logMAR, l’astigmatisme cornéen (AC), ainsi que l’astigmatisme interne (AI) entre les temps préopératoires et postopératoires à 12 mois pour chaque groupe, ainsi qu’entre les deux groupes. Nous avons également calculé l’astigmatisme chirurgical induit (SIA) à 12 mois pour les deux populations.

Résultats

Nous avons recensé durant la période de l’étude 89 yeux soit 84 patients. Parmi ces 89 yeux, 18 d’entre eux ont été exclus car ils avaient bénéficié d’une chirurgie combinée avec greffe de cornée. La répartition des yeux étudiés était la suivante : 21 yeux dans le groupe A et 50 dans le groupe P. La « rupture capsulaire peropératoire de chirurgie de cataracte » était la première indication chirurgicale retrouvée dans le groupe A à 29%. Dans le groupe P, les deux principales indications de cet implant étaient la « (sub)luxation complète d’un ICP » à 34%, et la « (sub)luxation complète du cristallin » à 34 %. La MAVC préopératoire était de logMAR 0.50 dans le groupe A, et 0.40 dans le groupe P (p=0.91). À 12 mois de la chirurgie, elle était de logMAR 0.35 dans le groupe A, et de 0.15 dans le groupe P (p=0.77). L’AC en préopératoire était dans le groupe A de -1 dioptries (D) [-2.3 ; -0.8] versus -1.2D [-1.8 ; -0.6] dans le groupe P (p=0.48). À 12 mois de la chirurgie, il était de -1.8D [-3.6 ; -1.5] dans le groupe A versus -1.8 D [-2.7 ; -1.0] dans le groupe P (p= 0.74). L’AI dans le groupe A était de 0.13 [-0.25 ; 0.63] en postopératoire, versus 0.0 [-0.50 ; 0.50] dans le groupe P sans différence significative entre les deux groupes (p= 0.63). Le SIA à 12 mois de la population générale était de 1.28 D à 7°. Il était de 1.67 D à 176° dans le groupe A, versus 1.19 à 11° dans le groupe P.

Discussion

Le caractère rétrospectif de notre travail est une ses limites. En effet, nous n’avons pas pu étudier la perte cellulaire endothéliale cornéenne pour chaque type de fixation car le comptage endothélial n’était pas toujours présent chez tous les patients. Il semblerait à travers l’étude de la littérature que cette perte cellulaire endothéliale cornéenne à 3 ans soit moindre pour les yeux ayant bénéficié d’un iris-claw fixé en rétro-pupillaire que pour ceux ayant eu un implant fixé à la face antérieure de l’iris.

Conclusion

Dans notre étude, nous ne mettons pas en évidence de différence significative en terme d’AC, d’AI et de MAVC entre la fixation irienne antérieure versus postérieure de l’implant ARTISAN Aphakia. Bien que cette chirurgie engendre un astigmatisme cornéen supplémentaire, il n’a pas été prouvé que ce dernier diffère en fonction du type de fixation de l’implant. Si nous conservons l’idée que l’iris-claw fixé en rétro-pupillaire diminue le risque de décompensation endothéliale en cas de décrochage de l’implant, alors la fixation rétro-irienne de ce dernier prend ici tout son sens.