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Etude de l'adaptation à l'obscurité chez le myope fort

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Orateurs :
Dr Arnaud MESSERLIN
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Résumé

Introduction

L’adaptométrie est une technique de mesure fonctionnelle de la capacité d’adaptation de la rétine à l’obscurité. De nombreux patients myopes se plaignent d’une mauvaise vision nocturne. Nous avons émis l’hypothèse que la déformation des couches rétiniennes retrouvée chez les myopes forts pouvait avoir une incidence sur la capacité d’adaptation à l’obscurité de ces patients. L’objectif de cette étude était de déterminer si le temps d’adaptation à l’obscurité était plus long chez les myopes que chez des témoins non myopes et s’il existait une corrélation avec la longueur axiale. 

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude prospective incluant des patients myopes de -6,00 dioptries et plus sans autre pathologie ophtalmologique, appariés à des témoins sains du même âge et du même sexe. Tous les patients ont bénéficié d’un protocole automatisé d’adaptométrie qui calcule le temps nécessaire pour atteindre une sensibilité rétinienne de 5,0 x10-3 cd/m2 après un bref éblouissement. Cette durée appelée « rod-intercept » est un reflet de l’adaptation à l’obscurité médiée par les bâtonnets. Nous avons également mesuré pour chaque patient la longueur axiale et l’épaisseur choroïdienne retro-fovéolaire par tomographie à cohérence optique en mode Enhanced Depth Imaging (OCT-EDI). Des photographies couleur du pôle postérieur ont été effectuées pour rechercher des lésions atrophiques rétiniennes.

Résultats

25 patients myopes (âge moyen 46 ans) et 25 témoins (âge moyen 45,5 ans) ont été inclus. Le rod-intercept moyen était de 4,38 ± 1,60 min chez les myopes et de 4,27 ± 1,41 min chez les témoins, cette différence n’était pas statistiquement significative (p=0,79). Cependant chez les myopes le temps d’adaptation était d’autant plus long que la longueur axiale était grande (p=0,0003). De plus le temps d’adaptation était significativement plus long chez les myopes présentant des lésions dégénératives du fond d’œil (4,73 ± 1,85 min) que chez les patients indemnes de lésions (3,75 ± 0,80 min) (p=0,0398). A l’inverse nous n’avons pas mis en évidence de corrélation entre le rod-intercept et l’épaisseur choroïdienne (p=0,5304), de même avec l’âge que ce soit chez les myopes ou les témoins (p=0,069). 

Discussion

L’étirement des couches rétiniennes du à l’augmentation de la longueur axiale chez les patients myopes forts pourrait entrainer une diminution des capacités d’adaptation à l’obscurité.

Conclusion

Dans notre étude le temps d’adaptation à l’obscurité n’était pas significativement différent entre les myopes et les témoins, mais il était corrélé à la longueur axiale chez les patients myopes forts et significativement plus long en présence de lésions atrophiques rétiniennes.