L'endophtalmie endogène est une infection de l'ensemble des tuniques oculaires par voie hématogène à partir d’un foyer septique. C’est une pathologie rare, touchant essentiellement les sujets fragilisés. Le pronostic visuel est souvent réservé. Le but de notre travail est d’exposer un cas d’Endophtalmie Endogène et de discuter les particularités cliniques de cette pathologie.
Name
Endophtalmie endogène compliquant une angiocholite aigue (a propos d’un cas)
Objectif
Description de cas
Il s’agit d’une femme âgée de 37 ans, suivie pour cancer de la tête du pancréas compliqué d’une angiocholite aigue. Elle a présenté une rougeur avec douleur et baisse brutale de l’acuité visuelle de l’œil gauche.
Observation
L’examen de l’oeil gauche: acuité visuelle limitée à une perception lumineuse bien orientée, des sécrétions, une inflammation importante en chambre antérieure avec hypopion et membrane cyclitique. Le fond d’œil a été inaccessible. L’examen de l’œil droit a été sans particularités. Une échographie oculaire en mode B a objectivé un vitré échogène et l’absence de masse chorio-rétinienne. Le diagnostic d’une endophtalmie endogène a été posé. La patiente a bénéficié d’une triple antibiothérapie par voie générale associée à des collyres d’antibiotiques fortifiés. Une corticothérapie topique a été introduite secondairement. L’état général très altéré de la patiente n’a pas permis la pratique d’injections intravitéennes d’antibiotique ni la pratique d’une vitrectomie. L’évolution clinique initiale a été marquée par la neutralisation de l’infection, avec une nette diminution de l’inflammation en chambre antérieure sans amélioration de l'acuité visuelle. La patiente est décédée par septicémie.
Discussion
L’endophtalmie endogène est moins fréquente que l’endophtalmie exogène. Elle survient essentiellement chez des patients fragilisés et dans un contexte d’infection généralisée pouvant engager le pronostic vital. L’œil est atteint par voir hématogène lors d’une bactériémie à partir du foyer infectieux initial. Toutes les tuniques de l’œil peuvent être touchées par le processus infectieux. La source de l'infection est souvent un foyer profond endocardique, rénal ou digestif. Les signes fonctionnels associent souvent une baisse brutale de la vision avec rougeur et douleur oculaire. Cliniquement, elle associe des signes d’infection et d’inflammation oculaire. Cette panuvéite peut être confondue avec une pseudo-uvéite néoplasique. Les prélèvements bactériologiques sont positifs dans 80 à 96 % des cas. Il s’agit d’une urgence thérapeutique. La prise en charge repose sur les mêmes modalités que pour l’endophtalmie exogène: Une antibiothérapie par voie générale bactéricide et à bonne pénétration intraoculaire associée aux injections intravitréennes d’ antibiotique et aux collyres fortifiés. La corticothérapie locale ou générale, n’est démarrée qu’après contrôle du processus infectieux. La vitrectomie peut également être indiquée. Malgré le traitement, l’évolution est souvent défavorable. En effet, l’endophtalmie endogène passe souvent au second plan sur ce terrain fragilisé ce qui explique son mauvais pronostic anatomique et fonctionnel. Le pronostic dépend du terrain et de la rapidité de prise en charge: l’acuité visuelle finale est limitée au maximum à 1/200 dans 60 % des cas et un geste radical d’énucléation est conduit dans 30 % des cas.
Conclusion
L’endophtalmie endogène est une affection oculaire rare mais grave. Elle atteint les sujets fragilisés ou immunodéprimés. Elle passe souvent au second plan ce qui explique son mauvais pronostic anatomique et fonctionnel. La recherche du foyer septique initial et un traitement rapide et adapté permettent d’améliorer le pronostic.