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Efficacité à long terme de l’injection de toxine botulique dans le traitement de l’ésotropie précoce

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Orateurs :
Dr Maxime PEIGNE
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Résumé

Introduction

L’injection de toxine botulique dans les droits médiaux fait partie des options de traitements des ésotropies précoces, constituant une alternative à la chirurgie. La simplicité du geste opératoire et l’absence de cicatrices post-opératoires permettent un traitement précoce en diminuant l’angle de déviation et le taux de réintervention chirurgicale. Le taux de succès varie de 45 à 70% selon les séries, toujours limitées par un petit nombre de patient ou un suivi trop court (1),(2).

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective (1989-2009) bicentrique (Nantes, Toulouse) sur l’ensemble des enfants pris en charge précocement par injection de toxine botulique. Etaient inclus les ésotopies précoces avec dossier complet (bilan orthoptique pré-opératoire et lors de la dernière consultation) et suivi au moins jusqu’à l’âge de 6 ans. Le critère principal d’évaluation était le succès chirurgical, défini comme une déviation horizontale comprise entre -8 et +12 dioptries sans chirurgie ultérieure associée. Les raisons des éventuelles chirurgies ultérieures ont également été analysées.

Résultats

176 patients ont été inclus (âge moyen = 10 ans lors de la dernière consultation). 87 patients n’ont pas été opérés (49%), dont 58 en microtropie (33%) lors de la dernière consultation. Parmi les patients opérés, 19 l’ont été pour une exotropie (11% ;  Xt= -8.9 D +- 6.6 X’t = -4.8 D  +- 12). Sur les 68 non opérés pour exotropie, l’angle moyen était 9.1 +/-  9.4 de loin 15.1 +/- 11.8 de près. 29 de ces patients ont été opérés pour facteur vertical, 20 pour incomitance loin-près et 19 pour ésotropie avec angle important.

Discussion

En comparaison avec les données de l’étude ELISSS qui retrouve 20% de patients présentant un strabisme précoce non opérés à l’âge de 6 ans, la toxine botulique augmente les chances de microtropie sans chirurgie associée (33%). De plus, les patients ayant nécessité une intervention chirurgicale sont pris en charge pour un angle moyen de déviation faible (72% étaient en microtropie de loin et 42% en microtropie de loin et de près). Ces chirurgies étaient principalement réalisées sur des facteurs verticaux (élévation en adduction, déviation verticale dissociée) ou des incomitances loin-près résiduelles.

Conclusion

L’injection de toxine botulique dans les droits médiaux dans l’ésotropie précoce permet de diminuer les interventions chirurgicales ultérieures.