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Dystrophie épithéliale de Cogan révélée après LASIK bilatéral : à propos d’un cas

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Auteurs :
Dr Youssef BOUABID
Dr Deborah BENISTY
Dr Marie MARECHAL
Dr Marouen BERGUIGA
Maxime Delbarre
Dr Selim FARES
Dr Céline FRIANG
Dr Amira CHAHER
Dr Hoang Mai LE
Adèle Morin
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Résumé

Objectif

La dystrophie de Cogan est  la plus fréquente des dystrophies cornéennes antérieures. Elle est en général bilatérale et symétrique avec une prédominance féminine. Elle peut être asymptomatique ou se manifester sous forme d’érosions cornéennes récidivantes.

Description de cas

Nous  rapportons le cas d’une patiente de  30 ans, sans antécédent particulier avec un examen biomicroscopique jugé normal, ayant bénéficié d’une chirurgie réfractive de type femtoLASIK myopique bilatéral. L’acuité visuelle préopératoire est de 10/10 à l’œil droit avec une réfraction de -1,25D et de 10/10 à l’oeil gauche avec une réfraction de -1,50D.

Observation

A J1 postopératoire, l’acuité visuelle est de 10/10e sans correction à droite et de 6/10e non améliorable à gauche avec photophobie. L’examen du segment antérieur met en évidence des capots et des interfaces clairssans particularité des 2 côtés. A gauche, on note une kératite ponctuée superficielle. A un mois postopératoire, l’acuité visuelle est stable à gauche mais abaissée à 3/10 sans correction non améliorable à droite. L’examen retrouve des infiltrats sous épithéliaux, la persistance de la kératite ponctuée superficielle et une discrète blépharite. Les infiltrats sont confirmés par l'OCT cornéen. La prise en charge thérapeutique initiale consiste en une supplémentation lacrymale, la pose de bouchons méatiques et le traitement de la blépharite. Les hypothèses étiologiques de kératite infectieuse et de kératite immuno-allergique compliquant une blépharite sont rapidement écartées. Le diagnostic de dystrophie épithéliale de Cogan est alors évoqué, confirmé par la microscopie confocale qui révèle des lésions caractéristiques bilatérales associant de nombreux microkystes à un dédoublement de la membrane basale. Un traitement local par collyre hyperosmotique et sérum autologue est instauré.  L’évolution est rapidement favorable avec une bonne récupération de l’acuité visuelle à 10/10 sans correction des 2 côtés.

Discussion

Le diagnostic de dystrophie épithéliale de Cogan n’est pas toujours aisé. L’examen pré-opératoire n’avait pas permis de le réveler. La microscopie confocale reste l'examen clé du diagnostic. Le traitement par supplémentation lacrymale et bouchons méatiques n’a dans un premier temps pas été suffisant en post-opératoire. C’’est l’association à un traitement par sérum autologue qui a permis l’évolution clinique favorable. Ce dernier réalise une supplémentation de la surface oculaire en facteurs trophiques tels que les facteurs de croissance, les vitamines et la fibronectine, jouant ainsi un rôle dans la cicatrisation cornéenne. Il a d’ailleurs, dans la littérature, prouvé son efficacité dans le traitement de ce type de dystrophie. En l’absence d'amélioration avec le traitement topique mis en place en seconde intention, la pose d'une lentille thérapeutique aurait pu être envisagée, de même que la réalisation d’une photokératectomieréfractive, avec cependant risque de haze, d'invasion épithéliale et d'hypermétropie secondaire.

Conclusion

La dystrophie de Cogan peut être silencieuse et méconnue en consultation de chirurgie réfractive. Il n’existe pas de contre indication absolue à la réalisation d’une telle chirurgie. Dans les formes symptomatiques dépistées en pré-opératoire, il est souhaitable de privilégier la photokératectomie réfractive.