Name
Chirurgie des membranes épimaculaires chez des yeux présentant une dégénérescence maculaire liée à l’âge, une étude cas-témoins

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Alysse RIVET
Auteurs :
Dr Alysse RIVET
Bernard Delbosc
Dr Anne-Sophie GAUTHIER
Dr Maher SALEH
Tags :
Résumé

Introduction

Décrire les résultats visuels et anatomiques après chirurgie de membrane épimaculaire (MEM) chez des yeux présentant divers stades de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et les comparer à ceux d'un groupe témoin apparié sur l’âge et le statut cristallinien, opéré d’une MEM idiopathique isolée.

Patients et Methodes

Les données démographiques, les acuités visuelles pré- et post-opératoires et les paramètres de tomographie en cohérence optique de 57 yeux atteints de DMLA et 57 yeux témoins, opérés par vitrectomie d’un pelage de MEM entre 2013 et 2018, étaient comparés. Les facteurs pronostiques influençant les résultats post-opératoires étaient également analysés.

Résultats

A 12 mois post-opératoires, le gain visuel était de 8,0+/-12,9 lettres ETDRS dans le groupe DMLA et de 17,0+/-11,1 lettres ETDRS dans le groupe témoin (p=0,0001). Un gain visuel supérieur ou égal à 10 lettres était plus fréquent dans le groupe témoin en comparaison au groupe DMLA (82,5% vs 43,9%; p <0,0001). A l'inverse une perte visuelle supérieure ou égale à 10 lettres ETDRS était plus fréquente dans le groupe DMLA en comparaison au groupe témoin (7% vs 1,8%; p = 0,36). Sur le plan anatomique, une diminution de l'épaisseur fovéale centrale était observée dans les deux groupes à 12 mois (-100+/-92 µm dans le DMLA vs -133+/-62 µm dans le groupe témoin, p=0,16). L'incidence des complications per- et post-opératoires était comparable entre les deux groupes. Un seul cas de néovascularisation choroïdienne post-opératoire de novo a été observé. Sur le plan pronostique, une bonne récupération visuelle à 12 mois post-opératoires chez les patients DMLA était associée, après régression logistique et analyse multivariée, à une meilleure acuité visuelle initiale (OR = 1,05 (1,00-1,11), p = 0,04) et à une intégrité pré-opératoire de la zone ellipsoïde (OR = 1,26 (0,40-3,99), p = 0,70).

Discussion

Dans notre étude, la chirurgie de MEM était globalement bénéfique chez les yeux atteints de DMLA, même si l'amélioration visuelle était moins importante qu'en présence de MEM idiopathique isolée.  Aux stades avancés de DMLA, en présence d'une maculopathie pseudovitelliforme ou de dépôts sous-rétiniens drusenoïdes, les résultats étaient moins prévisibles : certains yeux ont montré un gain visuel significatif tandis que d'autres ont présenté une perte visuelle post-opératoire sévère. Si le design, le nombre de sujets inclus et la durée de suivi étaient des points forts de notre étude, le caractère rétrospectif se révéla être une limite importante. L’analyse des métamorphopsies et de la qualité de vie, et la détermination précise de l’évolution de l’atrophie restent ainsi à évaluer.

Conclusion

Le pelage chirurgical d’une MEM en présence d’une DMLA s’accompagne d’une amélioration fonctionnelle et anatomique significative, avec de faibles taux de récurrences et de complications. Cette procédure peut être proposée aux patients présentant une DMLA après les avoir informé que le résultat est légèrement moins favorable qu'en cas de MEM idiopathique isolée.