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668 - Lentilles mini-sclérales ICD 16.5 HD et ICD 16.5 HD TORIC dans les pathologies sévères de la surface oculaire : un suivi au long cours

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Orateurs :
Dr Wassim BEN HADJ SALAH
Auteurs :
Dr Wassim BEN HADJ SALAH
Dr Antoine ROUSSEAU
Emmanuel Barreau
Dr Anne-Laurence BEST
marine legrand
Dr Jeremie BENICHOU
Marc Labetoulle
Tags :
Résumé

Introduction

Les lentilles sclérales apportent souvent une solution satisfaisante aux pathologies de la surface oculaire réfractaires aux autres traitements, mais leur adaptation et leur manipulation ne sont pas toujours aisées. Les nouvelles lentilles mini-sclérales ICD 16.5 HD et ICD 16.5 HD TORIC ont une géométrie adaptable à une grande diversité demorphologies cornéennes, des paramètres d'adaptation simplifiés ainsi qu'un diamètre réduit qui facilite leur manipulation.

Patients et Methodes

Etude rétrospective des dossiers médicaux de patients atteints de formes sévères de pathologies de la surface oculaire et adaptés en lentilles mini-sclérales ICD 16.5 HD et ICD 16.5 HD TORIC, faute de succès des techniques conventionnelles de prise en charge. Tous les patients ont bénéficié d’un examen complet avant et après adaptation avec évaluation de l’acuité visuelle, des signes objectifs d'altération de la surface oculaire (mesure des ulcères cornéens le cas échéant, échelles d'hyperhémie conjonctivale de Mac Monnies, score d’Oxford et OSS – Ocular Staining Score – et OCT de segment antérieur) et des symptômes à l'aide du score OSDI (Ocular Surface Disease Index)

Résultats

30 yeux de 20 patients (13 femmes, 7 hommes), âgés de 58,7± 20,21 ans ont été inclus. Les indications d'adaptation étaient : une sécheresse oculaire sévère par syndrome de Gougerot-Sjögren (8 yeux, 26,7%) ou par réaction du greffon contre l’hôte (5 yeux,16,7%), une kératite neurotrophique (8 yeux, 26,7%), une kératite d’exposition (4 yeux, 13,33 %) et une dystrophie épithéliale de Cogan (5 yeux, 16,7%). Avant adaptation, tous les yeux avaient été traités par substituts lacrymaux, avec en outre une thérapie matricielle dans 6 cas (20%),un collyre à la ciclosporine dans 12 cas (40%),du sérum autologue dans 4 cas (13,3%), des bouchons méatiques dans 7 cas (23,3%),et une cautérisation des méats lacrymaux ou une tarsorraphie (2 cas, 6,7%, respectivement).

Sur un suivi de 12,7±5 mois (extrêmes 7,7-17,6), l’acuité visuelle corrigée passait de 0,58 log MAR à 0,30 log MAR, soit une différence non significative pour l’ensemble du groupe (p=0,87), mais elle était significativement améliorée pour les patients sans opacification cornéenne centrale ni atteinte du segment postérieur (0,24 logMAR avant vs 0,10 après, p=0,030). Les scores d'Oxford, OSS et de Mac Monnies étaient significativement améliorés en fin de suivi (3,8 vs 1; 8,9 vs 2,5; 3,1 vs 1,03, respectivement, p<0,01).Les ulcères cornéens (n=11) ont tous cicatrisé dans un délai moyen de 9±2,2 jours. L’OSDI était significativement amélioré (réduction du score de 57,8 à 17,5, p<0,01). Le port des lentilles était poursuivi après l'adaptation dans tous les cas, et aucune complication sévère n'a été attribuée aux lentilles pendant la période étudiée. La manipulation par le patient ou une tierce personne était qualifiée de « facile » dans tous les cas.

Discussion

Tout comme les lentilles sclérales conventionnelles, les lentilles mini-sclérales permettent une protection mécanique et une hydratation constante de la surface oculaire. Le ménisque liquidien présent entre la cornée et la face postérieure de la lentille joue également un rôle réfractif en lissant les irrégularités de la surface cornéenne.

Conclusion

Les lentilles mini-sclérales ICD 16.5 HD et ICD 16.5 HD TORIC sont efficaces, sécuritaires et faciles à manipuler pour traiter les signes et symptômes des pathologies sévères de la surface oculaire. Elles permettent une amélioration significative de l'acuité visuelle, notamment en cas d’absence d’opacité cornéenne et de segment postérieur normal.