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662 - Évaluation de la Cartographie de l’épaisseur épithéliale cornéenne dans la dystrophie de Cogan

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Orateurs :
Juliette Buffault
Auteurs :
Juliette Buffault
Pierre Zeboulon
Dr Anthony CHICHE
Ghislaine Rabut
Dr Hong LIANG BOUTTAZ
Dr Antoine LABBE
Christophe Baudouin
Tags :
Résumé

Introduction

L’objectif de cette étude était de caractériser la cartographie des épaisseurs épithéliales cornéennes par tomographie en cohérence optique (OCT) dans la dystrophie de Cogan.

Patients et Methodes

Dans cette étude transversale, 46 yeux de 46 patients présentant une dystrophie de Cogan symptomatique, 26 yeux de 26 patients atteints de sécheresse oculaire et 21 yeux de 21 sujets normaux ont été inclus. En plus de l’examen clinique, les participants ont bénéficié d’une cartographie épithéliale cornéenne de 9 mm de diamètre en OCT, et d’une analyse de la qualité visuelle évaluée par l’indice objectif de dispersion (OSI) de l’Optical Quality Analysis System (OQAS). Les épaisseurs épithéliales cornéennes centrale (EECC), supérieure (EECS), inférieure (EECI), minimale (min) et maximale (max), et la déviation standard (DS) de la carte étaient analysées et corrélées à l’OSI.

Résultats

Les épaisseurs moyennes des patients atteints de Cogan étaient EECC : 56,3 ± 8 µm, EECS : 50,2 ± 5,9 µm, EECI 58,6 ± 6,3 µm, min : 41,5 ± 8,9 µm, et max : 67,0 ±8,2 µm. Elles étaient toutes augmentées en comparaison avec les syndromes secs (p<0,05) et les sujets normaux (p<0,05) à l’exception de l’épaisseur dans la zone supérieure. On retrouvait une plus grande variabilité de l’épaisseur épithéliale chez les sujets atteints de Cogan (DS= 5,3 ± 2,72 µm) par rapport à ceux atteints de sécheresse oculaire (DS= 2,6 ± 0,9 µm) (p=6,0.10-6) ou les sujets normaux (DS=2,15 ± 0,9 µm) (p=2,5.10-6). La différence entre la zone inférieure et supérieure était plus importante chez les sujets atteints de Cogan (8.4 ± 6,60µm) comparativement aux patients atteints de sécheresse (4,3 ± 3,7µm) (p=0,006) et aux sujets normaux (3,2 ± 2,2µm) (p=0,001). L’OSI était moins bon pour les patients atteints de Cogan par rapport aux patients atteints de syndrome sec (moyenne : 3,08 ±2,79 versus 0,98 ± 0,63 (p=0,01)) et par rapport aux yeux normaux (OSI moyen : 0,51 ± 0,29) (p=0,02). Cet index était corrélé aux mesures d’épaisseur centrale (coefficient de Pearson=0,31, p=0,023) et à la variabilité de l’épaisseur épithéliale (coefficient de Pearson=0,35, p=0,009).

Discussion

Dans cette étude, nous démontrons que la topographie de l'épithélium présente une accumulation de l'épithélium dans la région inférieure en cas de dystrophie de Cogan. Celle-ci pourrait être expliquée par une action balayage de la paupière supérieure sur la surface oculaire. D'autre part, la photokératectomie thérapeutique en réduisant cet amas, pourrait constituer une piste thérapeutique pour améliorer la qualité de vision.

Conclusion

La cartographie épithéliale en OCT chez des patients atteints de dystrophie de Cogan a montré que l’épaisseur de l’épithélium cornéen était plus importante dans les régions centrale et inférieure par rapport aux sujets souffrant de syndrome sec et aux sujets normaux. Ces changements étaient corrélés à des mesures objectives de la qualité de vision. Cette caractérisation en OCT de la dystrophie de Cogan n’est pas seulement utile pour améliorer la détection et le suivi de la maladie mais elle permet aussi une meilleure compréhension du comportement de l’épithélium dans cette maladie et de son rôle dans la qualité visuelle.