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568 - La sécheresse oculaire chez les patients glaucomateux chroniques: Prévalence et facteurs associés ; à propos de 218 yeux

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Orateurs :
Hind Habi
Auteurs :
Hind Habi
Dr Kenza BENOUHOUD
Dr Dramane FOFANA
adil mchachi
laila benhmidoune
rayad rachid
Abderrahim Chakib
Dr Mohamed EL BELHADJI
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Résumé

Introduction

Le traitement du glaucome chronique vise, certes, à abaisser au maximum la pression intraoculaire, mais ceci tout en préservant la qualité de vie.

Atteindre la pression intraoculaire cible, tout en limitant les effets secondaires du traitement topique, reste donc un véritable challenge de la pratique quotidienne de tout ophtalmologiste.

L’objectif de notre étude est d’analyser la prévalence ainsi que les facteurs associés à la sécheresse oculaire chez les patients glaucomateux chroniques, afin de les prévenir et d’optimiser l’observance thérapeutique.

 

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective sur une durée de 29 mois, de janvier 2016 à Juin  2018, portant sur les patients glaucomateux suivis régulièrement en consultation spécialisée, au sein de notre service. Les patients aux dossiers incomplets ont été exclus de l’étude. La prévalence des signes de sécheresse oculaire subjectifs et objectifs a été évaluée, et les facteurs associés à la sécheresse oculaire ont été identifiés.

Résultats

Nous avons colligé 218 yeux de glaucomateux chroniques sous traitement hypotonisant topique. La moyenne d’âge était de 53,6 +/- 4,2ans , dont 64,5% étaient des hommes. La prévalence globale du syndrome sec chez nos patients était de 53,2%. La symptomatologie était dominée par une sensation de sable, avec un taux de 73,4%. La prévalence des signes de sécheresse oculaire subjectifs (antécédent de sécheresse oculaire et traitement lubrifiant) et objectifs (anomalies du break up time et du test de Schirmer) étaient respectivement de 54,4% et 63,1%. Les facteurs associés à la sécheresse oculaire chez nos patients étaient : l’âge avancé (p=0,04), le sexe masculin (p=0,025), le tabagisme(p=0,013), l’ancienneté du glaucome (p=0,02) , la préexistence d’une pathologie de la surface oculaire (p=0,001), le nombre d’instillations atteignant ou dépassant les 3 gouttes par jour (p=0,012) et l’utilisation d’associations non fixes avec conservateurs (p=0,030)

Discussion

La prévalence des symptômes d’atteinte de la surface oculaire a été estimée à près de 50 % dans une étude prospective ayant inclus 630 patients glaucomateux. Pluisuers études ont démontré que la sensibilité cornéenne était significativement altérée chez les patients traités avec des collyres conservés, comparativement aux témoins et aux patients traités sans conservateurs, ce qui explique la différence de prévalence entre le syndrome sec et les signes objectifs de sécheresse oculaire dans notre étude.Les facteurs favorisants d’atteinte de la surface oculaire, les plus souvent retrouvés sont : l’âge, la ménopause, le tabagisme, la toxicité des conservateures (dose dépendante) , les expositions professionnelles, la prise de médicaments favorisants, et les pathologies systémiques.

Conclusion

Les atteintes de la surface oculaire sont fréquentes chez les patients glaucomateux traités au long cours par des collyres hypotonisants. Il est toujours préférable d’adopter la stratégie de soustraction : alléger ou arrêter les composants thérapeutiques favorisant ces réactions, plutôt que d’ajouter d’autres collyres destinés à atténuer ou à masquer les effets des collyres antiglaucomateux.