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508 - Choroïdite multifocale infraclinique révélée par l’angiographie au vert d’indocyanine : intérêt du dépistage chez les patients atteints d’uvéite sarcoïdosique

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Orateurs :
Dr Maxence PAPEGAEY
Auteurs :
Dr Maxence PAPEGAEY
Dr Cédric ROCHEPEAU
Bruce Charleux
Carole Burillon
Tags :
Résumé

Introduction

La sarcoïdose est une maladie systémique d’étiologie indéterminée caractérisée par la présence de granulomes épithélioïdes sans nécrose caséeuse. La présentation clinique classique est incarnée par des lésions au niveau médiastino-pulmonaire. L’atteinte ophtalmologique est présente dans environ 25 à 50 % des cas, typiquement sous la forme d’une uvéite granulomateuse, volontiers synéchiante, uni- ou bilatérale. L’atteinte du segment postérieur de l’œil, bien que minoritaire, conditionne le pronostic visuel. Le but de notre étude était d’évaluer l’intérêt de la réalisation d’une angiographie au vert d’indocyanine dans le dépistage de lésions choroïdiennes infracliniques chez des patients atteints d’uvéite sarcoïdosique de localisation antérieure et/ou intermédiaire.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective sur 8 yeux (4 patients) atteints de sarcoïdose oculaire, isolée ou non, suivis dans le service d’ophtalmologie du Centre Hospitalo-Universitaire Edouard Herriot entre Février 2015 et Novembre 2018. Chaque patient, dont le diagnostic d’uvéite sarcoïdosique était établi de manière prouvée ou présumée, bénéficiait d’une imagerie multimodale incluant rétinophotographies couleur (RPC), tomographie en cohérence optique (OCT), angiographie à la fluorescéine (FA) et au vert d’indocyanine (ICGA) ainsi que d’une OCT-Angiographie (OCT-A). Les examens d’imagerie étaient réalisés au diagnostic, puis renouvelés régulièrement pendant le suivi. Le diagnostic de choroïdite multifocale (CMF) infraclinique était retenu en présence de lésions caractéristiques arrondies, multiples, hypofluorescentes en ICGA, sans traduction en FA ni lésions choroïdiennes individualisables au fond d’œil.

Résultats

L’âge moyen des patients à l’inclusion était de 43,4 ans. La présentation ophtalmologique initiale était bilatérale dans chaque cas, comportait 3 cas d’uvéite antérieure et 1 cas d’uvéite antérieure et intermédiaire. Une papillite était systématiquement retrouvée, un seul patient présentait un œdème maculaire et un autre une vascularite veineuse bilatérale. L’atteinte oculaire était révélatrice du diagnostic de sarcoïdose dans 100 % des cas. Pour chaque patient, l’examen du segment postérieur en RPC, OCT et FA ne permettait pas d'individualiser de lésion choroïdienne. A l’opposé, l’ICGA mettait en évidence des caractéristiques de CMF dès les temps précoces, persistant tout au long de la séquence, localisées préférentiellement au pôle postérieur. L’OCT-A révélait des territoires de défaut de perfusion à l’étage choriocapillaire, colocalisés avec les lésions retrouvées en ICGA. Ces lésions choroïdiennes avaient tendance à s’atténuer de manière corrélée à l’évolution favorable de l’uvéite lors du suivi.

Discussion

Notre étude montre l’intérêt de la réalisation d’une ICGA chez les patients atteints d’uvéite sarcoïdosique, permettant de révéler une éventuelle atteinte choroïdienne infraclinique. Cette atteinte postérieure se présente volontiers sous la forme d’une CMF. L’absence de retentissement clinique et le caractère moins étendu en nombre et en surface de ces lésions en OCT-A à l’étage choriocapillaire par rapport à l’ICGA serait en faveur d’une inflammation choroïdienne modeste et siégeant au niveau de la choroïde stromale.

Conclusion

L’uvéite antérieure et/ou intermédiaire sarcoïdosique peut parfois s’associer à une CMF infraclinique, justifiant la réalisation d’une ICGA. Cette inflammation choroïdienne a minima semble être associée au diagnostic de sarcoïdose. Son rôle diagnostique voire pronostique reste à définir précisément au travers d’études complémentaires.