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435 - Sécurité et efficacité du VORICONAZOLE en intra-vitréen dans les endophtalmies à Candida

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Orateurs :
Dr Martin GUILLAUD
Auteurs :
Dr Martin GUILLAUD
Dr Thibaud MATHIS
Anne-Lise Bienvenu
Marine Aussedat
Gilles Leboucher
Laurent Kodjikian
Tags :
Résumé

Introduction

Le Candida Albicans est le principal germe responsable des candidémies et des endophtalmies endogènes. Le traitement doit être général, mais un traitement local par injections intravitréennes (IVT) doit être discuté selon la gravité de l’atteinte, et la réponse au traitement systémique. Alors que l’efficacité et la sécurité des IVT d’Amphotericine B est bien décrite, celle du voriconazole est plus incertaine. L’objectif de notre étude était d’évaluer la sécurité et l’efficacité du voriconazole en IVT dans le traitement des endophtalmie à candidas.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective chez des patients recevant 100 µg/0.1 mL de voriconazole en intra-vitréen pour endophtalmie à candida. L’indication d’IVT de voriconazole était la présence d’une hyalite active et/ou la présence de foyer intra-rétinien chez des patients où le candida était suspecté responsable de l’endophtalmie. Un examen ophtalmologique complet, comprenant la mesure de la meilleure acuité visuelle (MAV), la pression intraoculaire (PIO), l’examen au biomicroscope avec fond d’œil, rétinophotographie et une tomographie par cohérence optique (OCT), était réalisé au début puis à chaque visite de contrôle.

Résultats

Cinq patients ont été inclus dans cette série avec un âge moyen de 55.4 ans. Un total de 31 IVTs de voriconazole ont été analysées pour un suivi moyen de 16 mois. Un contexte de toxicomanie intra-veineuse (n=3) ou d’immunodépression (n=2) était systématique. La majorité des endophtalmies étaient unilatérales (n=4) avec une baisse majeur de l’acuité visuelle [VBLM-20/40]. Le germe a été identifié dans 4 cas sur 5 et pour 3 patients, il s’agissait du Candida Albicans.

Tous les patients ont reçu un traitement systémique concomitant. Des IVT répétées de voriconazole, en moyenne 4 [1-9] par patients,  à la dose de 100 µg/0.1 mL étaient nécessaires pour obtenir une amélioration. Chaque malade a bénéficié d’une vitrectomie postérieure à visée diagnostic et thérapeutique, et 2 patients ont développé une cataracte probablement liée à la chirurgie. En fin de traitement, tous les patients avaient amélioré leur acuité visuelle et ne présentaient plus de signes d’infection active dans le vitré ou la rétine. Sur le plan OCT, la normalité de la ligne ellipsoïde et de la zone d’interdigitation était retrouvée pour chaque patient à la résolution de l’épisode. Aucune atrophie optique n’a été constatée sur le plan clinique ou oct. Il n’y a pas eu d’infection iatrogène liée aux IVTs. Les 2 patients atteins d’immunodépression sont décédé du fait leur maladie générale durant le suivi.

Discussion

L’intégrité de la ligne ellipsoïde et de la zone d’interdigitation à l’OCT sont en faveur du respect de l’intégrité des photorécepteurs. Le même constat est possible sur l’absence de toxité sur le nerf optique. 

Conclusion

Devant le fort risque de cécité dans les endophtalmies à candida et la sécurité d’utilisation du voriconazole en intra-vitréen, des IVT de voriconazole semblent efficace dans la prise en charge des endophtalmies à Candida.