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346 - Etude épidémiologique des diplopies dans un centre hospitalo-universitaire : à propos de 292 patients

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Orateurs :
Dr Robin VASSEUR
Auteurs :
Dr Robin VASSEUR
Dr Guylene LE MEUR
Victoire Testa
Victoire Valeau
Chloé Couret
Dr Pierre LEBRANCHU
Tags :
Résumé

Introduction

La diplopie est un symptôme rare de consultation d’ophtalmologie - en urgence ou non - et peut révéler des pathologies potentiellement graves. Elle est souvent associée à tort à une paralysie oculomotrice alors que son origine peut être  extrêmement variée. Peu d’études épidémiologiques existent concernant la fréquence des étiologies de la diplopie en fonction de l’âge ou du mode de consultation.

Patients et Methodes

Etude épidémiologique observationnelle rétrospective monocentrique dans le service d’ophtalmologie du CHU de Nantes. Inclusion de tous les patients consultant pour diplopie lors de la consultation d’urgences, d’orthoptie, de strabologie ou d’orbitopathie basedowienne sur une période de 12 mois. Les étiologies ont été classées selon le niveau de l’atteinte : monoculaire, musculaire, jonction neuro-musculaire, nerf oculomoteur ou supranucléaire (dont strabisme).

Résultats

292 patients ont été inclus, âgés de 7 à 92 ans (âge moyen = 49,8). 95% (n=279) des patients ont consulté pour diplopie binoculaire, 3% (n=8) pour diplopie monoculaire et 2% (n=5) diplopies non confirmées par l’examen. La 1ère consultation était réalisée dans 15% en urgence, 75% en strabologie, 7% en consultation d’orbitopathie et 2% en orthoptie. La répartition des causes était différente entre les urgences et la consultation de strabologie, avec respectivement 54% et 19% (origine musculaire), 5% et 1% (jonction neuro-musculaire), 33% et 38% (nerf oculomoteur), 10% et 43% (supranucléaire). En urgence, les causes les plus fréquentes étaient le traumatisme musculaire (45%) et les paralysies oculomotrices (33%, dont aucune paralysie du III). En consultation programmée, les causes les plus fréquentes étaient le strabisme (38%, dont la moitié en correspondance rétinienne normale) et les paralysies oculomotrices (38% dont la moitié du IV). La diplopie était rare avant 10 ans (3%), le pic de fréquence s’étalait entre 40 et 70 ans (18% 40-50 ans, 18% 50-60 ans, 16% 60-70 ans).

 

Discussion

Notre étude est comparable avec les résultats de la littérature, avec 15% de consultation via les urgences et 85% via la consultation programmée. La grande majorité des diplopies sont binoculaires. Son origine varie en fonction du mode de consultation, avec une sur-représentation des étiologies post-traumatiques aux urgences. Aucune paralysie brutale du III n’a été répertoriée en urgence, soit car le ptosis masque la diplopie (patient non inclus), soit car le patient a été adressé directement aux urgences neuro-vasculaires pour éliminer l’atteinte anévrismale. L’origine de la diplopie en cas de strabisme peut être liée à une déneutralisation (en cas de correspondance rétinienne anormale) ou secondaire à une aggravation angulaire (CRA ou CRN). La fréquence de la diplopie augmente pour les tranches d’âge 40-70 ans, en raison de l’apparition des atteintes inflammatoires musculaires (maladie de Basedow), neurologiques vasculaires ou des décompensations de strabisme liées à l’âge.

 

Conclusion

La connaissance des particularités épidémiologiques et étiologiques de la diplopie en fonction de l’âge et du mode de consultation peut aider à orienter le diagnostic.

Commentaires

Dr Gloria ELON… - 04/06/2022 - 00:07

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