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341 - Incidence et progression de la rétinopathie diabétique à 10 ans chez les diabétiques de type 1 et 2 en France

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Orateurs :
Dr Chloé CHAMARD
Auteurs :
Dr Chloé CHAMARD
Dr Vincent DAIEN
Max Villain
Dr Ali ERGINAY
Ramin Tadayoni
Isabelle Carrière
Dr Pascale MASSIN
Tags :
Résumé

Introduction

La rétinopathie diabétique est une cause majeure de déficit visuel et est un réel problème de santé publique. Selon la Fédération Internationale du Diabète, 622 millions de personnes seront diabétiques en 2040. En France, aucune étude basée sur un large programme de dépistage n'a évalué l'épidémiologie de la rétinopathie diabétique. Le but de cette étude était d'estimer l'incidence et la progression de la rétinopathie diabétique à long terme, d'en déterminer les facteurs de risque et des intervalles de dépistage optimaux, sur une population Française atteinte de diabète de type 1 et 2.

Patients et Methodes

Nous avons mené une étude observationnelle, prospective et multicentrique entre Juin 2004 et Septembre 2017 à partir d'un large programme de dépistage de la rétinopathie diabétique en Île-de-France. Au total, 25 745 participants avec un diabète de type 1 (n=6 086) et de type 2 (n=19 659), ayant bénéficié d'au moins 2 examens de dépistage et exempts de rétinopathie diabétique modérée ou au-delà ont été inclus. Deux rétinographies non-stéréoscopiques de 45° par oeil étaient capturées. La rétinopathie diabétique était gradée selon l'International Clinical Diabetic Retinopathy Scale. L'incidence de la rétinopathie était définie par la survenue d'une rétinopathie tous stades confondus chez des patients indemnes à l'inclusion. La progression de la rétinopathie était définie par la survenue d'une rétinopathie de stade modéré ou au-delà chez des patients atteints de rétinopathie minime à l'inclusion. Les intervalles de dépistage optimaux étaient définis par le délai correspondant à 85% de sujets indemnes de rétinopathie modérée ou au-delà depuis l'inclusion.

Résultats

Chez les patients atteints de diabète de type 1 et de type 2, l'incidence annuelle (intervalle de confiance à 95%) de rétinopathie tous stades confondus était de 11,98% (10,62-13,36) et 9,24% (8,55-9,88), respectivement, la première année après l'inclusion. L'incidence cumulative à 10 ans d'une rétinopathie tous stades confondus était de 58,56% (55,97-61,11) et 45,96% (44,26-47,67), respectivement. L'incidence cumulative à 10 ans d'une progression de la rétinopathie était de 46,99% (41,55-52,51) et 41,93% (37,41-46,58), respectivement. La durée d'évolution du diabète et le contrôle glycémique étaient des facteurs de risque pour l'incidence et la progression de la rétinopathie chez les diabétiques de type 1 et 2. Le sexe masculin et le traitement par insuline étaient des facteurs de risque supplémentaires chez les diabétiques de type 2. Chez les diabétiques de type 1, les intervalles de dépistage optimaux selon le stade de la rétinopathie à l'inclusion étaient: absence de rétinopathie, 6,9-7,7 ans; rétinopathie minime, 0,8-0,9 ans. Chez les diabétiques de type 2, ils étaient de: absence de rétinopathie, 8,3-8,4 ans; rétinopathie minime, 0,4-1,0 ans. Chez les diabétiques de type 2 non insulino-requérents, bien équilibrés sur le plan glycémique (hémoglobine glyquée < 7,5%) et exempts de rétinopathie à l'inclusion, l'intervalle de dépistage optimal était de plus de 10 ans.

Discussion

La taille importante de l'échantillon et le suivi des participants sur 10 ans étaient un atout majeur dans la présente étude. 

Conclusion

La rétinopathie diabétique présente une incidence et une progression plus rapide dans le diabète de type 1 que dans le type 2. En connaître les facteurs de risque permet d'adapter les intervalles de dépistage dans un souci de traitement précoce de la rétinopathie tout en limitant les examens inutiles et coûteux.