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319 - Etat d’urgence aux urgences ophtalmologiques

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Orateurs :
Mme Marguerite GOBERT
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Résumé

Introduction

En ophtalmologie,les délais de rendez-vous et l'encombrement des services hospitaliers constituent des récriminations courantes dont la presse se fait souvent l’écho. L’accès à une prise en charge urgente est rendu difficile par le manque croissant d’ophtalmologue en exercice. Mais la notion même de l’urgence est-elle universelle et partagée par médecins et patients ? quelle est la répercussion d’une telle pénurie de médecin ophtalmologues sur un service d’urgences spécialisé dans cette discipline ? 

Patients et Methodes

Nous avons mené une étude épidémiologique rétrospective de mai 2017 à novembre 2017 dans le service des urgences ophtalmologiques du CHRU de Brest qui reçoit actuellement plus de 8000 urgences par an, chiffre en constante augmentation depuis quelques années.Nous avons construit une plaquette intégrant un questionnaire et une hiérarchisation des symptômes, qui fut délivré à chaque patient se présentant aux urgences. Nous avons évalué les paramètres suivants : symptômes énoncés par le patient associés au degré d’urgence ressenti par le patient (urgence vraie, relative ou différée) et confronté à la réalité du diagnostic ainsi qu’à son niveau d’urgence réel.  

Résultats

Sur 3000 venues aux urgences ,77% ont répondu au questionnaire d’entrée, 1700 patients se classaient en urgence immédiate, 600 en urgence modérée et 30 en urgence différée. 57% des patients se plaignaient de BAV, % douleur, 16% d’œil rouge ,15 % d’inconfort visuel. Dans seulement 37% des cas, le degré d’urgence médecin et patient était le même. Au total,seuls 1290% (soit 43%)  de diagnostics d’urgences vraies ont été portés par le médecin ophtalmologiste.

Discussion

Cette étude montre que plus de 50% des patients se présentant aux urgences ophtalmologiques ne nécessitent pas une prise en charge urgente de spécialité. La mise à disposition du questionnaire a permis d’entreprendre une éducation et une responsabilisation du patient, quant à la symptomatologie ophtalmologique qui pourrait permettre de différer quelques consultations et de limiter l’afflux massif de patient dans ces services souvent surchargés. Toutefois il convient d’admettre qu’il s’agit aussi d’un choix par défaut du patient, qui face au déficit démographique d’ophtalmologue, ne sait plus à qui s’adresser.

Conclusion

L’impact de la démographie de l’offre ophtalmologique sur notre service d’urgence est irréfutable. La mise en place de cet auto questionnaire permet réaliser un premier tri par la secrétaire d’accueil mais aussi d’éduquer et de familiariser les patients avec leur symptômes, de leur donner un sens de l’urgence et d’atténuer leur revendication agressive. Du côté soignant cet outil permet une structuration efficace des flux patients.