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226 - Diagnostic des baisses d’acuités visuelles anorganiques

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Orateurs :
Dr Mathieu CAVAILLE
Auteurs :
Dr Mathieu CAVAILLE
Claire Meyniel
Natalia Shor
Delphine Leclercq
Bahram Bodaghi
Dr Valerie TOUITOU
Tags :
Résumé

Introduction

L’apport des examens complémentaires en neuro-ophtalmologie est en constante évolution. Toutefois, certaines situations cliniques, et en particulier le cas des baisses d’acuités visuelles (BAV) anorganiques, restent un défi diagnostic pour le clinicien.

Patients et Methodes

Les dossiers de patients ayant consulté entre Novembre 2015 et Novembre 2018 pour baisses d’acuités visuelle pour lesquels le diagnostic de BAV anorganique a été porté ont été retrospectivement analysés. Le bilan étiologique comportait, outre l’examen clinique ophtalmologique complet, un champ visuel,  un OCT RNFL et GCC, des PEV, un ERG, et une IRM cérébrale. Un patient avait eu une ponction lombaire au cours d’un bilan effectué en neurologie, avant la consultation d’ophtalmologie. Un test de thibaudet a également été effectué chez tous les patients.

Résultats

Sept patients ont été inclus. Le sexe ratio H/F était de 1/6. L’âge moyen était de 28,5 ans (20-39 ans). Les signes fonctionnelles initiaux comportaient une baisse d’acuité visuelle pour  4 patients (57%), une amputation du champ visuel pour 4 patients (57%), et des céphalées pour 3 patients (43%). Le délai moyen entre le début des symptômes et le diagnostic de baisse d’acuité visuelle anorganique était de plus de 3 ans. 5 patients (71%) avaient des antécédents significatifs ophtalmologiques ou neurologiques sévères mais qui n’expliquaient pas la symptomatologie visuelle.

Discussion

Certaines pathologies ophtalmologiques, notamment certaines neuropathies optiques ou les maculopathies occultes peuvent être extrêmement difficile à diagnostiquer et faire évoquer à tord une BAV anorganique. Il est en effet fréquent dans ces situations que l’examen clinique mais également la plupart des examens complémentaires fonctionnels ou anatomiques soient pris en défaut. Toutefois le diagnostic de trouble visuel anorganique reste un diagnostic d’exclusion nécessitant toujours un bilan étiologique complet et précis. De nombreux tests complémentaires cliniques permettent d’étayer ce diagnostic. Dans notre étude, nous retrouvons une nette prédominance féminine avec un âge moyen relativement jeune, ce qui est conforme avec les données connues dans la littérature. En revanche, ce qui rend le diagnostic parfois difficile à poser est la coexistence, chez ces patients, d’authentiques affections ophtalmologiques ou neurologiques organiques dans leurs antécédents, même si ces dernières ne rendaient pas compte des symptômes allégués. Il n’est pas impossible que ces affections réelles jouent un rôle de gâchette dans le déclenchant d’une symptomatologie anorganique chez ces patients

Conclusion

Le diagnostic de trouble fonctionnel visuel est un diagnostic difficile, d’élimination, nécessitant un bilan complet et précis qui doit être étayé par plusieurs examens complémentaires. C’est également un diagnostic lourd de conséquence pour le patient et pour sa prise en charge. La meilleure attitude thérapeutique face à ces situation est encore mal codifiée.