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118 - Kératites ulcérantes périphériques survenues sous tocilizumab : données cliniques et biologiques d'une série de cas

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Orateurs :
Dr Florian COHEN
Auteurs :
Dr Florian COHEN
Gaetane Nocturne
Sophie Stephan 1
Eric Gabison
Raphaele Seror
Dr Anne-Laurence BEST
Dr Mohamed MGARRECH
Marc Labetoulle
Dr Antoine ROUSSEAU
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Résumé

Introduction

Les kératites ulcérantes périphériques (KUP) sont des affections inflammatoires rares et sévères, souvent associées à une maladie systémique. Le tocilizumab est un anticorps monoclonal inhibant l’interleukine-6, utilisé comme traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Celui-ci est donc supposé prévenir des complications oculaires inflammatoires de la PR. Toutefois, des épisodes d’inflammation oculaires paradoxaux (uvéites, sclérites, PUK) ont été rapportés chez des patients sous tocilizumab.  L'objectif de notre étude est de décrire les caractéristiques cliniques et biologiques d’une série de patients atteints de PR et ayant présenté des KUP alors qu’ils étaient traités par tocilizumab.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude bicentrique rétrospective menée sur la période avril 2014 - mai 2018. Les critères d'inclusion étaient la survenue KUP chez des patients atteints de PR traités par tocilizumab. L’étude portait sur les données cliniques ophtalmologiques (localisation et étendue de l’ulcère, latéralité, acuité visuelle initiale et finale, traitements, complications), rhumatologiques (durée d’évolution, score d’activité de la maladie disease activity score -DAS 28-, traitements reçus) ainsi que les paramètres biologiques (facteur rhumatoïde, anticorps anti-peptide citrullinés (anti-CCP), vitesse de sédimentation, CRP, anticorps anti-nucléaire (AAN).

Résultats

Quatre patients (5 yeux), âgés de 58±3,5ans (51-62) étaient inclus. La durée moyenne d'évolution de la maladie lors de la survenue de la kératite ulcérante périphérique était de 8.6±3.8 ans (3-13), la durée moyenne de traitement par tocilizumab au moment de la survenue de l’ulcère  était de 9.4±3.5 mois (3-14), la vitesse de sédimentation était de 21.3+/-13 (2-32). La CRP était à 2±2.6 mg/ml (0-6), le DAS 28 était de 4.6±2 (1.6-6.7. Sur les 5 cas, un œil s’est compliqué de perforation, le suivit moyen était de 28+/-19.5 mois(3-48). L'évolution ophtalmologique était favorable grâce à un traitement local et systémique (doxycycline et/ou corticoïdes) ± chirurgical (greffe de membrane amniotique) dans 3 cas. Sur les 5 yeux suivit 1 œil a finit avec une acuité visuelle inferieur a 1/10eme. Le tocilizumab a été arrêté d’emblée chez 3/4 patients. Ceux-ci non pas présenté de récidives. Le 4ème patient ayant poursuivi le traitement a présenté une récidive controlatérale.

Discussion

Les KUP associées à la PR reflètent généralement une activité systémique de la maladie. Dans notre série, l’activité clinico-biologique de la PR était variable, 1 patient avait une PR quiescente, 2 avaient des PR modérément actives et un autre une PR très active. Ces résultats, associés aux autres cas publiés d’effets paradoxaux du tocilizumab, posent la question de l’imputabilité du tocilizumab dans la survenue de KUP..

Conclusion

Le tocilizumab pourrait être impliqué dans la survenue de KUP chez les patients atteints de PR alors même que leur maladie systémique est contrôlée.