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045 - Évaluation photographique du score d’activité clinique de l’orbitopathie dysthyroïdienne

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Orateurs :
Dr Marie LE GRIGNOU
Auteurs :
Dr Marie LE GRIGNOU
Dr Jean-Baptiste DUCLOYER
Dr Robin VASSEUR
Michel Weber
Dr Guylene LE MEUR
Dr Pierre LEBRANCHU
Tags :
Résumé

Introduction

La stratégie thérapeutique de l’orbitopathie dysthyroïdienne fait l’objet de recommandations du groupe d’étude européen EUGOGO. Elle repose en partie sur l’activité de la maladie évaluée par le score d’activité clinique. Ce score est soumis à la subjectivité de l’évaluateur aboutissant à une variabilité inter-individuelle. L’outil photographique est couramment utilisé dans la prise en charge de l’orbitopathie dysthyroïdienne. Cependant il n’y a pas de donnée sur la validité du score d’activité clinique mesuré par photographie. L’objectif de l’étude est d’évaluer la concordance entre le score d’activité clinique évalué en consultation et celui obtenu à partir de la relecture seule des photographies prises d’une manière standardisée.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude non interventionnelle, prospective et monocentrique menée de Mai à Novembre 2018. Tous les patients suivis en consultation externe pour orbitopathie dysthyroïdienne et ayant donné leur accord pour participer à l’étude ont été inclus. Chaque patient a été évalué puis photographié de manière standardisée par le même évaluateur, expert dans l’orbitopathie dysthyroïdienne. Les photographies ont été relues par deux ophtalmologistes experts et deux ophtalmologistes non experts dans l’orbitopathie dysthyroïdienne. La concordance entre les deux méthodes de mesure du score d’activité clinique a été mesurée par la méthode numérique du coefficient de concordance de Lin et la méthode graphique de Bland et Altman (Bland, 1986). Une variation du score d'activité clinique n’a été jugée significative qu’à partir d’une différence du score d’au moins deux points.

Résultats

Durant la période, 50 patients ont été inclus dans l’étude, 20 hommes et 30 femmes, l’âge moyen était de 45 ans (écart type =11,3). Le score d’activité clinique moyen était de 1,4/7 (écart type =1,4). 12 patients avaient un score d’activité clinique moyen supérieur ou égal à 3. Dans notre étude, le coefficient de concordance entre le score d’activité clinique évalué en consultation et mesuré par photographie était bon pour les ophtalmologistes experts (0,87 et 0,9) et bon à passable pour les ophtalmologistes non experts (0,58 et 0,83). Le biais moyen était proche de 0 pour chacun des évaluateurs. Les limites de la zone d’agrément étaient plus étroites pour les ophtalmologistes experts (-1,2 ; +1,5) que les non experts (-2 ; +2). Il y avait une différence de 2 points ou plus pour 8% des patients pour les ophtalmologistes experts, et 10 à 20% pour les ophtalmologistes non experts.

Discussion

L’outil photographique est validé dans la prise en charge de pathologies variées, il améliore l’évaluation et le suivi des patients et permet de solliciter des avis d’experts à distance de manière pertinente. Les scores photographiques améliorent la concordance des évaluations inter et intra observateur, facilitent l’harmonisation des études et la réutilisation des données dans les méta analyses. Dans l’orbitopathie dysthyroïdienne, les premières observations montrent une corrélation correcte entre le score d'activité clinique évalué en consultation et par photographie. Les variations entre les experts et les non experts soulignent que le score d'activité clinique dépend de l’expérience du clinicien. Il faudra des explorations supplémentaires pour conclure sur la validité d’un score d'activité photographique.

Conclusion

L’outil photographie est utile dans l'orbitopathie dysthyroïdienne, notamment pour l’évaluation du score d'activité clinique qui est important dans la prise en charge des patients. Des études complémentaires sont nécessaires pour valider un score d'activité photophraphique.