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Les inflammations orbitaires représentent un large spectre de pathologies infectieuses, inflammatoires et néoplasiques pouvant mettre en jeu le pronostic visuel et/ou vital.
Le but de notre travail est de décrire les étiologies des inflammations orbitaires dans un service de référence en pathologie orbitopalpébrale, de discuter l’apport des examens complémentaires puis de déduire une stratégie du diagnostic étiologique devant une inflammation de l'orbite.
Il s'agit d'une étude descriptive rétrospective, colligeant 71 patients hospitalisés dans le service d'ophtalmologie du centre hospitalo universitaire Farhat Hached de Sousse entre Janvier 2000 et Juin 2017 et présentant une inflammation orbitaire. Nous avons analysé les caractères cliniques et para cliniques observés dans chaque pathologie ainsi que le profil étiologique. Dans un second temps, nous avons déduit une stratégie de diagnostic étiologique devant une inflammation orbitaire.
Dans notre série, l’inflammation était d’origine spécifique dans 56 cas (78,9%) et idiopathique dans 15 cas (21,1%). Parmi les atteintes spécifiques, nous avons retrouvé une origine infectieuse chez 35 patients (49,3%) et une origine thyroïdienne chez 9 patients (12,7%). D'autres diagnostics étaient plus rares: une atteinte lymphomateuse (5 cas), des granulomatoses (4 cas). L’inflammation orbitaire a révélé une atteinte tumorale dans 3 cas (2 rhabdomyosarcomes et une métastase d'un ostéome ostéoblastique). Les sujets les plus jeunes avaient des atteintes infectieuses contrairement au sujets plus âgés susceptibles d'atteintes malignes. Pour les inflammations orbitaires non spécifiques, l'atteinte était de prédominance unilatérale (86,7%). L'unilatéralité était exclusive aussi pour les atteintes infectieuses avec une installation aigue chez 31 patients (88,6%). Pour les orbitopathies dysthyroidiennes, l'examen ophtalmologique était dominé par l'exophtalmie bilatérale et axile et la rétraction de la paupière supérieure. Pour les pathologies tumorales, certains tableaux cliniques étaient très évocateurs comme les métastases de tumeurs primitives connues ou les rhabdomyosarcomes d'évolution extrêmement rapide chez les enfants. D'autres présentations étaient redoutablement insidieuses comme les atteintes lymphomateuses. Le diagnostic d'inflammation non spécifique était un diagnostic d’élimination.
Devant toute inflammation de l’orbite, déterminer l'étiologie représente le principal défi en raison de la grande diversité des causes. On distingue ainsi les inflammations orbitaires dites spécifiques des inflammations orbitaires non spécifiques ou idiopathiques. La recherche de la cause d’une inflammation de l’orbite passe donc par une stratégie rigoureuse et repose sur trois phases: clinique, para-clinique (biologie et imagerie) et histologique.
Dans les limites d’une étude rétrospective, nos résultats étaient globalement concordants avec la littérature. Les cellulites infectieuses étaient la cause la plus fréquente des inflammations de l’orbite, suivies des inflammations non spécifiques. Devant tout syndrome inflammatoire orbitaire, il convient de rechercher une maladie générale connue ou compatible avec une atteinte orbitaire, ainsi qu'une cause locale évidente. En l'absence de signes d'appels, un bilan clinique et para clinique exhaustif doit être réalisé et répété plusieurs fois au cours du suivi.