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034 - Influence de la mesure de la volumétrie du cristallin dans l’estimation de la position effective de l’implant de chirurgie de la cataracte – étude pilote

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Orateurs :
Dr Rabia BENTATA
Auteurs :
Dr Rabia BENTATA
Dr Cédric SCHWEITZER
Dr David TOUBOUL
Tags :
Résumé

Introduction

Le choix des implants intraoculaires pour la chirurgie de la cataracte ne repose actuellement que très peu sur des données issues de l’anatomie du cristallin, pourtant sujet de l’implantation. Ainsi, nous avons voulu étudier les corrélations entre la volumétrie du cristallin et les paramètres biométriques oculaires pertinents pour l’implantation intra-oculaire par tomographie à cohérence optique Swept-Source (SS-OCT) dans une population de patients candidats à une chirurgie de la cataracte.

Patients et Methodes

Les différents paramètres volumétriques cristalliniens ont été recueillis in vivo grâce à un SS-OCT de segment antérieur lors d’une étude prospective monocentrique. La pupille était dilatée, permettant à l'OCT d'extrapoler le diamètre équatorial horizontal et vertical à partir des courbures antérieure et postérieure du cristallin. La longueur axiale fût mesurée en biométrie optique.

Résultats

Quatre-vingt-deux yeux de 53 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 69,8 +/- 10,1 ans (46-95 ans). Les valeurs moyennes de longueur axiale, profondeur de chambre antérieure, kératométrie et d’épaisseur cristallinienne étaient respectivement de : 24,3 +/-2 mm, 2,7 +/- 4 mm, 43,6 +/-1,8 D et 4,5 +/- 0,4 mm. L’épaisseur cristallinienne était corrélée positivement à la flèche cristallinienne angulaire (r = 0,72) et aux flèches cristalliniennes équatoriales antérieure (r = 0,75) et postérieure (r = 0,57). Le diamètre équatorial était fortement corrélé négativement à la courbure postérieure du cristallin (r = 0,91). La profondeur de la chambre antérieure était corrélée négativement à la flèche angulaire (r = –0,72), l’épaisseur cristallinienne (r = -0,60) et la flèche équatoriale antérieure (r = 0,57). La distance au plan équatorial était corrélée à la profondeur de chambre antérieure (r = 0,50), à la distance au plan angulaire (r = 0,70) et à la longueur axiale (r = 0,37). Nous n’avons pas retrouvé de corrélation entre les différents paramètres intrinsèques du cristallin et la longueur axiale, le blanc-à-blanc ou la kératométrie.

Discussion

Les formules de calcul de puissance d’implant ne font qu’estimer la position effective de l’implant en postopératoire à partir de peu de paramètres biométriques pré-opératoires recueillis en routine sans intégrer des données anatomiques du cristallin. Or, l’implant est mis en place dans le sac capsulaire dont le diamètre varie d’un individu à un autre. La technologie SS-OCT nous permet de mesurer de façon inédite à partir de reconstruction le diamètre équatorial du cristallin à partir de la courbure antérieure et postérieure du cristallin, nous donnant accès également au plan équatorial. Il a été montré que la profondeur au plan angulaire était plus corrélée à la position finale de l’implant que la profondeur de chambre antérieure, utilisée dans les formules de calcul. D'après ces résultats, la volumétrie du cristallin calculée individuellement ainsi que la profondeur au plan équatorial pourraient être des paramètres pertinents pour prédire la position finale de l’implant.

Conclusion

Intégrer les données de la volumétrie du cristallin dans les formules de calcul de puissance permettrait d’améliorer l’estimation de la position finale de l’implant et donc l’erreur réfractive post-opératoire.