Le rôle de l’iris dans la fermeture de l’angle

Dans le même numéro du British Journal of Ophthalmology, et sur une thématique très proche, le lecteur trouvera une revue synthétique et très claire de Soh et al. sur les différents aspects des propriétés iriennes impliqués dans les mécanismes de fermeture de l’angle.

Les iris des yeux à angle fermé ont en effet des constituants structurels (cryptes, composants histologiques du stroma) très différents de ceux à angle ouvert, avec pour résultats des propriétés biomécaniques et de conductivité des fluides (déterminant la résistance à l’écoulement de l’humeur aqueuse par les voies trabéculaires et uvéo-sclérales) très différentes. Ces éléments ont pour conséquence une moindre variation du volume de l’iris lors de la dilatation, favorisant le contact irido-trabéculaire.1 

Cette revue compile toutes les données les plus récentes concernant les caractéristiques biométriques issues de l’imagerie, les éléments cliniques de la surface irienne (cryptes et dépressions circonférentielles dénommées furrows en anglais, qu’on pourrait traduire par gouttières ou sillon en français), mais aussi les données sur l’histologie du stroma et de la vascularisation irienne qui contribuent au risque de fermeture de l’angle.

Car, si comme nous l’avons vu précédemment, les avancées dans l’imagerie oculaire ont identifié de nombreux facteurs de risque anatomiques, la capacité à prédire la fermeture de l’angle irido-cornéen reste loin d’être optimale. La clef pourrait bien se trouver dans un meilleur « décryptage » de l’iris…

1) Aptel F, Denis P. Optical coherence tomography quantitative analysis of iris volume changes after pharmacologic mydriasis. Ophthalmology 2010;117:3–10.

 

Soh ZD, Thakur S, Majithia S, Nongpiur ME, Cheng CY. Iris and its relevance to angle closure disease: a review. Br J Ophthalmol. 2021 Jan;105(1):3-8.

 

Reviewer : Antoine Rousseau, thématique : glaucome