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Uvéites associées à une tuberculose latente : étude comparative d’une thérapeutique antituberculeuse avec et sans corticostéroïdes systémiques

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Orateurs :
Sacha NAHON-ESTEVE
Auteurs :
Sacha NAHON-ESTEVE
Arnaud Martel
Célia Maschi
Stephanie Baillif 1
Nathalie Tieulie
Tags :
Résumé

Introduction

L'uvéite associée à une tuberculose latente (UATBL) est un diagnostic rare dont le traitement repose sur une traitement antituberculeux (ATT) prolongé associant éventuellement une corticothérapie systémique. Ce travail a consisté à comparer les résultats visuels et inflammatoires d'un ATT associé ou non à une corticothérapie systémique chez des patients atteints d'UATBL.

Patients et Methodes

Vingt et un patients (29 yeux) atteints d'UATBL ont été évalués pour l’absence de maladie active après traitement. Tous les patients ont reçu un ATT. Les informations concernant les résultats cliniques (taux d’inflammation active), la vision (meilleure acuité visuelle corrigée, MAVC) et le traitement ont été recueillies rétrospectivement.

Résultats

Quinze patients ont bénéficié d’un ATT seul et six patients ont reçu une corticothérapie par voie générale associée à un ATT. Les deux groupes n’étaient pas comparables pour la proportion de panuvéites (7 patients versus 5 patients respectivement) et de MAVC initiale (61,9 ± 7,9 lettres versus 44,2 ± 15,2 lettres). Les données à 6 mois et plus de la fin de l’ATT (M6+) n’étaient disponibles que pour 15 patients. Il n’y avait pas de différence significative sur le taux d’inflammation active entre les deux groupes à M6+ (10% versus 40% respectivement, p = 0,24). Il n'y avait pas de différence significative entre les distributions de survie pour l’arrêt de l’inflammation oculaire entre les deux groupes (p = 0,38). Concernant la MAVC, il n’existait pas de différence significative entre les deux groupes à M6+.

Discussion

Cette étude est la première à évaluer l’absence d’intérêt de l’adjonction d’une corticothérapie systémique à l’introduction d’un ATT conventionnel dans le cadre d’UATBL. Il ne semble pas y avoir de perte de chance fonctionnelle visuelle dans le groupe sans corticothérapie systémique. L’impact de tels résultats est intéressant à prendre en compte, eu égard aux nombreux effets indésirables liés à une corticothérapie au long cours. L’ATT présente lui-même des effets indésirables qu’il ne faut pas négliger et contribue à diminuer l’adhérence des patients au traitement. Sur notre cohorte de patients inclus, seuls 16 patients (76,2%) sont allés jusqu’au bout des 9 mois de l’ATT prescrit. L’ATT proposée dans cette étude a d’abord consisté à appliquer le même schéma de traitement que pour la TB « maladie » tel que recommandé par le CDC mais avec une phase de consolidation plus longue associant rifampicine et isoniazide (7 mois au lieu de 4 mois). A partir de 2006, l’éthambutol n’a plus été proposé.

La force de l’étude réside dans la population étudiée qui est une cohorte uniforme de patients atteints d’UATBL. Deux éléments principaux limitent les conclusions de l’étude : la taille très faible de l’effectif de cette cohorte (manque de puissance) et le manque de comparabilité des deux groupes. Les patients ayant bénéficié d’une corticothérapie systémique semblent présenter une UATBL plus grave : la MAVC est plus basse et il existe plus de panuvéites dans ce groupe par rapport aux patients du groupe « ATT seul ». Avec un suivi médian de 1,6 ans, les résultats de cette étude ne fournissent pas des données utiles sur les résultats à moyen terme.

Conclusion

Il semble possible de traiter par ATT seul des patients atteints d’UATBL avec des résultats visuels et inflammatoires au moins comparables à ceux traités par ATT avec une corticothérapie systémique.