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Syndrome d'ischémie oculaire: à propos d'un cas

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Orateurs :
Dr Marion LE LAN
Auteurs :
Dr Marion LE LAN
pierre-jean pisella
Dr Marie Laure LE LEZ
Tags :
Résumé

Objectif

Le syndrome d’ischémie oculaire chronique est une pathologie rare secondaire à une hypoperfusion oculaire chronique par une sténose de l’artère carotide interne homolatérale.  Sa découverte impose une prise en charge pluridisciplinaire et la réalisation d’un bilan cardiovasculaire complet.

Description de cas

Patiente de 63 ans, aux antécédents de diabète, hypertension et dyslipidémie, consulte aux urgences ophtalmologiques pour une baisse d’acuité visuelle de l’œil droit associée à une rougeur depuis plusieurs semaines. L’examen clinique retrouve une acuité visuelle à 5/10è Parinaud 3, un tyndall pigmenté à 1 croix, des précipités rétrodescémétiques pigmentés. Le fond d’œil droit montre de nombreux microanévrysmes disséminés en périphérie ainsi que des hémorragies en tâche. Le segment antérieur et le fond d’œil de l’œil gauche sont normaux. Le diagnostic de syndrome d’ischémie oculaire chronique de l’œil droit est supecté sur l’angiographie à la fluorescéine retrouvant un retard de remplissage artério-veineux rétinien et une hyperfluorescence des parois vasculaires avec diffusion tardive. L’échodoppler des troncs supra-aortique et l’angioscanner cervical confirme le diagnostic en retrouvant une occlusion complète de la carotide commune droite ainsi qu’une sténose à 50% de la carotide interne droite et à 70% de la carotide interne gauche.

Observation

La patiente a bénéficié d’une prise en charge chirurgicale en deux temps comprenant une endarteriectomie carotidienne gauche puis un pontage sous clavio-carotidien droit. L’évolution a été marquée par l’apparition d’un glaucome néovasculaire et d’une occlusion de l’artère centrale de la rétine à droite nécessitant la réalisation d’une cryoapplication pan rétinienne et de l’hémicorps ciliaire, avec une acuité visuelle séquellaire limitée à « voie bouger la main ».

Discussion

Les complications néovasculaires oculaires sont très fréquentes lors du syndrome d’ischémie oculaire chronique et doivent être prévenues par une photocoagulation pan rétinienne ou une cryothérapie, si possible avant tout geste chirurgical. La prise en charge cardiovasculaire est primordiale en raison du taux de mortalité à 5 ans évalué à 40%. 

Conclusion

Le syndrome d’ischémie oculaire chronique doit systématiquement être évoqué devant toute atteinte ischémique oculaire asymétrique, à fortiori chez un patient présentant des facteurs de risque cardiovasculaire en raison du fort risque de complications cardiaques ou cérébrales.