La choriorétinopathie de type Birdshot (CRB) rend compte de l’ordre de 1% des uvéites et de 10% des uvéites du segment postérieur (1). Il s’agit d’une entité ophtalmologique pure, de nature autoimmune, associée à l’antigène HLA A29 dans 98 à 100% des cas (2). Son traitement fait appel à la corticothérapie systémique, aux immunosuppresseurs et plus récemment aux biothérapies. Nous avons précédemment montré à partir d’une série de 14 patients qu’une corticothérapie intraveineuse suivi par un traitement par prednisone permettaient un contrôle de l’inflammation oculaire chez 71% des patients (3). Nous rapportons ici le devenir à long terme de patients traités par corticothérapie pour une CRB au sein de notre centre tertiaire pour la prise en charge des uvéites.
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Résultats à long terme du traitement par corticoïdes systémiques des patients atteints de choriorétinite de Birdshot : une étude de cohorte rétrospective
Introduction
Matériels et Méthodes
Nous avons réalisé une rétrospective portant sur 41 patients atteints de CRB traités initialement par méthylprednisolone intraveineuse ou prednisone. L’âge moyen des patients de la cohorte était de 50 ans [26-79], avec une discrète prédominance féminine (51,3). La durée moyenne de suivi était de 78.8 mois (23-186). Nous avons réalisé des tests comparatifs entre le groupe de patient traité initialement par méthylprednisolone (n=28) et le groupe de patients traités par prednisone (n=11). Les critères de jugements principaux étaient l’évolution de l’acuité visuelle (AV), les rechutes et le délais avant rechute, le recours à un immunosuppresseur, le délai de contrôle de l’inflammation.
Résultats
L’AV finale en logMAR est significativement améliorée sous traitement pour l’ensemble des patients (p < 0.001) et dans les groupes Bolus et PO (p<0,05). Il n’existe pas de différence significative d’amélioration de l’AV entre les groupes Bolus et PO (p = 0.201). A la fin suivi, l’inflammation oculaire était contrôlée pour 33 des 41 patients (80,5%). Vingt-huit des 40 (70%) ont rechuté au moins 1 fois (1 patient n’ayant jamais atteint le contrôle de l’inflammation tout au long de son suivi). 13/28 (46,4%) du groupe bolus ont été exclusivement traités par corticothérapie et 12/13 (92,3%) étaient contrôlés aux dernières nouvelles incluant 3 patients (23%) sevrés en cortisone. Dans ce groupe de 13 patients, la dose moyenne de prednisone à la fin du suivi était de 3,5 mg [0 -9]. Six des 11 patients (54,5%) du groupe PO ont été exclusivement traités par prednisone et 6/6 (100%) étaient contrôlés à la date de point. Un patient (16,6%) était sevré en cortisone à la fin du suivi. Parmi ces 6 patients, la dose moyenne de cortisone à la fin du suivi était de 3,6 mg [0-10]. Le taux de rechute annualisé global était de 0,320 rechutes/an. Les groupes Bolus et PO présentaient un taux de rechute non significativement différent (p=0.679). Les motifs d’initiation du traitement immunosuppresseur (20 patients) étaient des rechutes itératives et/ou une corticodépendance à forte dose chez 13 (65%), un œdème maculaire central (OMC) réfractaire chez 6 patients (30%) et l’intégration dans un protocole d’étude pour un patient (5%). Le recours au traitement immunosuppresseurs ne différait pas significativement entre les groupes Bolus et PO (Odds ratio (IC 95%) mesurée à 0.73 [0.14 ; 3.65] (p=0,73))
Discussion
Une stratégie thérapeutique par corticothérapie prolongée seule permet un contrôle de la maladie chez près de la moitié des patients atteints de choriorétinopathies de type Birdshot.
Conclusion
Il n’existe pas de différence statistiquement significative entre les patients traités par methylprednisolone et ceux traités par prednisone en termes d’acuité visuelle finale, de rechute, de délais de contrôle de l’inflammation et de recours à un immunosuppresseur.