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Pandémie Covid 19 et œdème maculaire diabétique : retentissement et facteurs pronostiques au Maroc

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Orateurs :
Dr Chaimae KHODRISS
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Résumé

Introduction

Le 19 mars 2020, l’état marocain a imposé l’état d’urgence sanitaire limitant ainsi les déplacements de ses citoyens. De nombreux centres hospitaliers ont été réorganisés afin de prendre en charge les patients atteints de COVID-19, interrompant ainsi toute activité médicale ou chirurgicale non urgente. La plupart des centres d’ophtalmologie ont été contraints à arrêter les injections intra vitréennes (IVT)  chez les patients présentant un œdème maculaire diabétique (OMD).

Nous avons réalisé ce travail afin d’évaluer l’impact  fonctionnel et anatomique de l’arrêt des IVT au cours de cette période de confinement. Ainsi que les facteurs pronostiques associés à l'aggravation. 

Matériels et Méthodes

Il s’agit d’une étude transversale monocentrique , portant sur les yeux de patients recevant un traitement à base d’IVT pour  OMD et qui ont dû arrêter leur traitement au cours de la période du confinement.

Ont été recueillis : l’âge, le sexe, l’ancienneté du diabète, le nombre d’injections reçues avant le confinement, l’acuité visuelle en pré-confinement et post-confinement ainsi que l’épaisseur centromaculaire pré-confinement et post-confinement. Une analyse statistique comparative entre les données pré et post confinement a été effectuée en s’aidant du logiciel IBM SPSS Statistics V20. 

Résultats

154 yeux de 104 patients ont été analysés. 57,8% étaient des hommes avec une moyenne d’âge de 59,4 ± 9,04 ans. La durée moyenne d’arrêt des injections intravitréennes est de 57,3 ±6,7 jours. Le nombre moyen d’injections intravitréennes de Bevacizumab reçues avant le confinement a été estimé à 2,29 ± 2,1. L’aggravation de l’acuité visuelle a été notée chez 44,8% de nos patients.  Les facteurs associés à l’aggravation fonctionnelle sont le faible nombre d’injections intravitréennes de Bevacizumab reçues avant le confinement (p = 0,001) ainsi que le déséquilibre diabétique (p = 0,04). L’aggravation structurelle a été constatée chez 26,6% des patients et elle était associée au faible nombre d’injections réalisées avant le confinement (p = 0,038).

Discussion

La crise sanitaire liée au COVID-19 a privé un grand nombre de patients diabétiques de l’accès aux consultations de diabétologie et d’ophtalmologie.

Différentes manières de gestion de l’OMD ont été proposées par les différentes sociétés savantes. Les différentes études internationales ont relevé une aggravation au cours de cette période

Conclusion

La pandémie liée au COVID 19 a bouleversé la prise en charge de l’OMD dans le Monde. Les injections ainsi que le suivi mensuel de patients diabétiques particulièrement susceptibles à développer des formes graves d’infection au COVID s’avère délicat. De nouvelles stratégies et algorithmes doivent être développés afin d’optimiser et faciliter la prise en charge de ces patients.