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Œdème maculaire secondaire à un surdosage de cefuroxime peroperatoire dans la chirurgie de la cataracte

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Orateurs :
Dr Agnes GLACET BERNARD
Auteurs :
Dr Agnes GLACET BERNARD
daniel benaim
Dr Arnaud BALLINO
Dr Phuc LE HOANG
Eric Souied 1
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Résumé

But

L’injection intra-camérulaire d’antibiotique a permis de réduire considérablement l’incidence de l’endophtalmie postopératoire. Avant le conditionnement du céfuroxime en ampoule destinée à la chirurgie ophtalmologique, les accidents de surdosage étaient relativement fréquents, souvent résultat d’erreur de dilution.

Observation

Nous décrivons ici un cas d’œdème maculaire transitoire apparu avec l’utilisation de la forme galénique adaptée à la chirurgie ophtalmologie (flacon pour solution de 1 mg dans 0,1 ml), après un surdosage de céfuroxime relativement modeste, dans les suites d’une chirurgie de la cataracte compliquant une très forte myopie.

Cas clinique

Une patiente de 70 ans, avec myopie forte (-10D) a été opérée de la cataracte. La chirurgie s’était déroulée sans incident, avec la présence d’un fragment cristallinien qui était réapparu dans la chambre antérieure après l’injection de céfuroxime dilué. Une nouvelle étape de lavage de  chambre antérieure avait été nécessaire pour extraire ce fragment. Considérant que l’antibiotique avait été extrait de la chambre par le dernier lavage, une nouvelle dose d’antibiotique a été administrée. Dès la visite du lendemain (J1), la patiente se plaignait d’une vision très floue. La cornée était claire, le segment antérieur calme, le tonus normal. Le fond d’œil montrait un soulèvement maculaire étendu de tout le pôle postérieur associé à un œdème rétinien ; l’épaisseur du point central était de 1102µ (y compris le soulèvement). Trois jours plus tard, après majoration du traitement stéroïdien local, l’acuité visuelle était remontée à 9/10 sans correction, et l’œdème maculaire avait totalement disparu.

Discussion

La survenue de complication maculaire est rare depuis la commercialisation d’une forme galénique adaptée du céfuroxime pour la chirurgie de la cataracte. Il est indiqué dans le RCP qu’un surdosage correspondant à 3 fois la dose recommandée (soit 3 mg) n’avait donné aucun effet indésirable. Les complications observées étaient en rapport avec des doses plus importantes de 40 mg à 100 mg (soit 40 à 100 fois la dose recommandée). Dans ce cas clinique, le  chirurgien a injecté une première fois une dose de 2 à 4 mg (vu le volume important de cet œil myope) sous forme de lavage, avec reflux à l’extérieur de la chambre antérieure pour éviter une hypertonie (la dose précise restée dans l’œil est difficile à connaitre). Suite à l’incident de la masse restante qui a nécessité un nouveau lavage, une nouvelle dose d’antibiotique a été administrée, ce qui porte la dose totale entre 2 et 8 mg. Vu le contexte de myopie très forte, il est possible que la première dose de céfuroxime ait diffusé rapidement dans le segment postérieur de l’œil, à travers une zonule très distendue, et n’ait pas été « lavée » par la dernière étape ajoutée d’irrigation-aspiration. La deuxième administration de céfuroxime était donc inutile et a provoqué le surdosage. Vu que la dose totale injectée était bien inférieure à ce qui est rapporté dans la littérature, on peut aussi évoquer un terrain prédisposé à ce type de complication.

Conclusion

Les complications maculaires sont possibles avec la nouvelle forme galénique du céfuroxime si l’on injecte une deuxième fois l’antibiotique. Si un lavage de chambre antérieure supplémentaire est fait pour une masse restante, il vaut mieux ne pas ré-administrer l’antibiotique sous peine de surdosage. Une dose totale de 1 à 3 mg ne doit pas être dépassée. Quoi qu’il en soit, l’œdème maculaire observé suite au surdosage a été très rapidement régressif sans aucune séquelle, ce qui ne remet pas en cause l’utilité du céfuroxime dans la prévention de l’endophtalmie postopératoire.