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Odysight, application sur mobile de surveillance de l’acuité visuelle à domicile, est-elle adaptée aux patients atteints de pathologie rétinienne ?

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Orateurs :
Dr Jean Francois GIRMENS
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Résumé

Introduction

Une des limites possibles de l’utilisation d’une application de suivi de l’acuité visuelle à domicile sur smartphone ou tablette pour les patients atteints de pathologie rétinienne est l’âge de la population concernée, dont on peut craindre qu’elle soit peu rompue à l’utilisation au quotidien de ce type d’outil. Nous avons analysé les statistiques d’utilisation de Odysight (Tilak Healthcare SAS, Paris, France) en fonction de l’âge, du sexe et de la pathologie.

Matériels et Méthodes

Analyse rétrospective, parmi 3325 prescriptions entre le 12/03/2018 et le 5/01/2022, du taux de conversion, et de la rétention des patients en fonction de leur âge, sexe et pathologie, ainsi que de leur participation ou non au jeu associé à la mesure d’acuité visuelle.

Résultats

Odysight a été majoritairement prescrit à des patients équipés de smartphone ou tablette, âgés de plus de 60 ans, et atteints de DMLA. 2336 (70,3%) ont pu installer l’application. Le taux d'installation est plus mauvais dans la cohorte de patients de plus de 80 ans (63,8%).

2007 patients ont réalisés au moins un test d’acuité visuelle (taux de conversion de 60,4%). 

Pour toute la population, la rétention est de 71,6% à 1 mois, 60,4% à 3 mois, 49,6% à 6 mois, 34,9% à 1 an, 25,0% à 18 mois, 16,9% à 2 ans.

La r&eacute;tention est meilleure chez les plus de 50 ans (&agrave; 3 mois :  56,1% et 37,7% (p=0,01) ; &agrave; 6 mois 39% et 27,2% (p=0,04) ; &agrave; 1 an : 20,4%. et 8,0% (p<0,01), pour les patients > 50 ans et < 50 ans respectivement).

La r&eacute;tention est &eacute;galement am&eacute;lior&eacute;e par le jeu (&agrave; 3 mois :  67,3% et 28,2% (p<0,001) ; &agrave; 6 mois 48,3% et 17,9% (p<0,001) ; &agrave; 1 an : 25,3%. et 8,1% (p<0,001), pour les patients joueurs et non joueurs respectivement). il n&rsquo;y a pas de diff&eacute;rence statistiquement significative selon le sexe ou la pathologie.

Ces r&eacute;sultats arr&ecirc;t&eacute;s au 5 janvier 2022 seront mis &agrave; jour au moment de la pr&eacute;sentation.

Discussion

La limite &agrave; l&rsquo;utilisation d&rsquo;une application de surveillance d&rsquo;AV &agrave; domicile est le taux d&rsquo;&eacute;quipement (59% des fran&ccedil;ais de plus de 70 ans sont &eacute;quip&eacute;s d'un smartphone selon le Barom&egrave;tre du Num&eacute;rique 2021) et l&rsquo;usage de smartphones chez les patients atteints de pathologies r&eacute;tiniennes, notamment la DMLA. En revanche, une fois convertis, ce sont parmi les utilisateurs les plus ag&eacute;s que la r&eacute;tention est la meilleure. Le jeu est un facteur compl&eacute;mentaire de r&eacute;tention.

Conclusion

A condition qu&rsquo;ils soient &eacute;quip&eacute;s d&rsquo;un smartphone ou d'une tablette compatible, l&rsquo;&acirc;ge des patients trait&eacute;s pour pathologie r&eacute;tinienne (notamment DMLA) n&rsquo;est pas un facteur limitant &agrave; l&rsquo;utilisation d&rsquo;un application de surveillance de l&rsquo;acuit&eacute; visuelle.

L'ophtalmologiste pourrait donc participer &agrave; convaincre les patients m&ecirc;me les plus ag&eacute;s de s&rsquo;&eacute;quiper en smartphone/tablette.