Une des limites possibles de l’utilisation d’une application de suivi de l’acuité visuelle à domicile sur smartphone ou tablette pour les patients atteints de pathologie rétinienne est l’âge de la population concernée, dont on peut craindre qu’elle soit peu rompue à l’utilisation au quotidien de ce type d’outil. Nous avons analysé les statistiques d’utilisation de Odysight (Tilak Healthcare SAS, Paris, France) en fonction de l’âge, du sexe et de la pathologie.
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Odysight, application sur mobile de surveillance de l’acuité visuelle à domicile, est-elle adaptée aux patients atteints de pathologie rétinienne ?
Introduction
Matériels et Méthodes
Analyse rétrospective, parmi 3325 prescriptions entre le 12/03/2018 et le 5/01/2022, du taux de conversion, et de la rétention des patients en fonction de leur âge, sexe et pathologie, ainsi que de leur participation ou non au jeu associé à la mesure d’acuité visuelle.
Résultats
Odysight a été majoritairement prescrit à des patients équipés de smartphone ou tablette, âgés de plus de 60 ans, et atteints de DMLA. 2336 (70,3%) ont pu installer l’application. Le taux d'installation est plus mauvais dans la cohorte de patients de plus de 80 ans (63,8%).
2007 patients ont réalisés au moins un test d’acuité visuelle (taux de conversion de 60,4%).
Pour toute la population, la rétention est de 71,6% à 1 mois, 60,4% à 3 mois, 49,6% à 6 mois, 34,9% à 1 an, 25,0% à 18 mois, 16,9% à 2 ans.
La rétention est meilleure chez les plus de 50 ans (à 3 mois : 56,1% et 37,7% (p=0,01) ; à 6 mois 39% et 27,2% (p=0,04) ; à 1 an : 20,4%. et 8,0% (p<0,01), pour les patients > 50 ans et < 50 ans respectivement).
La rétention est également améliorée par le jeu (à 3 mois : 67,3% et 28,2% (p<0,001) ; à 6 mois 48,3% et 17,9% (p<0,001) ; à 1 an : 25,3%. et 8,1% (p<0,001), pour les patients joueurs et non joueurs respectivement). il n’y a pas de différence statistiquement significative selon le sexe ou la pathologie.
Ces résultats arrêtés au 5 janvier 2022 seront mis à jour au moment de la présentation.
Discussion
La limite à l’utilisation d’une application de surveillance d’AV à domicile est le taux d’équipement (59% des français de plus de 70 ans sont équipés d'un smartphone selon le Baromètre du Numérique 2021) et l’usage de smartphones chez les patients atteints de pathologies rétiniennes, notamment la DMLA. En revanche, une fois convertis, ce sont parmi les utilisateurs les plus agés que la rétention est la meilleure. Le jeu est un facteur complémentaire de rétention.
Conclusion
A condition qu’ils soient équipés d’un smartphone ou d'une tablette compatible, l’âge des patients traités pour pathologie rétinienne (notamment DMLA) n’est pas un facteur limitant à l’utilisation d’un application de surveillance de l’acuité visuelle.
L'ophtalmologiste pourrait donc participer à convaincre les patients même les plus agés de s’équiper en smartphone/tablette.