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Oculoplastie en France : état des lieux

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Orateurs :
Mr Clement ROCCHI
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Résumé

Introduction

L’oculoplastie Francaise vit actuellement un véritable paradoxe à savoir qu’il n’y a jamais eu autant de demandes de formation, alors qu’en parallèle l’offre de formation s’amenuise d’années en années. L’objectif de cette étude est de synthétiser les données actuelles relatives à l’oculoplastie en France, d’en tirer des conclusions claires afin de proposer des mesures correctives concrètes pour les années à venir. 

Matériels et Méthodes

Nous avons conduit une étude observationnelle en regroupant diverses données épidémiologiques relatives à l’oculoplastie Française comprenant notamment: le nombre de praticiens hospitaliers (PH) temps pleins dans les CHU Français, le nombre d’universitaires (PU-PH, MCU-PH) dans les CHU Français, les responsables locaux de la FST (Formation spécifique transversale), les données du DIU de pathologie et chirurgie orbito-palpébrale, données de la plateforme SIDES  et les membres de la SOPREF. 

Résultats

Parmi les 32 CHU Français, on ne retrouve que 11 PH temps plein spécialisés en oculoplastie et seulement 5 universitaires (4 PU-PH, 1 MCU-PH). Il apparait que certaines régions (Centre -Val-de-Loire, Haut-de-France et Bourgogne-Franche-Comté) sont très peu pourvues en oculoplasticiens (régions prioritaires). Dans les CHU ayant débuté la FST 2022-2023 (20/30), environ 55% (n=11) seulement des coordinateurs sont ophtalmologistes, 40% (n=8) sont chirurgiens maxillofaciaux et 5% (n=1) sont ORL. Parmi les 15 internes inscrits à la FST 2022-2023, 8 sont des internes de CMF et 7 sont des internes d’ophtalmologie. Concernant le DIU de chirurgie orbito-palpébrale 2022-2024, 131 demandes ont été reçues pour seulement 60 places. Parmi les 42 demandes d’inscription provenant d’internes, 24% des demandes venaient de la région Auvergne-Rhones-Alpes. De manière interessante, on remarque que 43% des demandes émanent d’un des 11 CHU avec un PH ou universitaire à temps plein. Parmi les 71 membres de la SOPREF, seuls 14% (n=20) sont des femmes. Parmi les 9 membres du bureau de la SOPREF, une est une femme. 

Discussion

L’oculoplastie Francaise propose dans l’ensemble une formation théorique de qualité. En revanche, la formation pratique (chirugicale) apparait défaillante, menaçant à moyen terme la spécialité au profit d’autres spécialités (ORL, CMF, plastique…). En se basant sur nos résultats, les objectifs des prochaines années pourraient être : augmenter le nombre d’universitaires en identifiant précocement les profils universitaires durant l’internat (fléchage des internes en amont). Augmenter le nombre de PH temps plein dans les CHU Français. Promouvoir la formation des jeunes oculoplasticiens provenant des régions-villes « prioritaires » identifiées en priorisant leur sélection via le DIU et la FST. Promouvoir la formation pratique en développant l’offre Inter CHU. Promouvoir la formation des jeunes oculoplasticiens en libéral en favorisant les interactions CHU-privé via l’ARS. Développer de nouveaux supports pédagogiques (vidéos chirurgicales…)

Conclusion

Ce travail doit s’articuler entre 2 acteurs clés : le COUF (collège des ophtalmologistes Universitaires Français) et la SOPREF et doit se poursuivre sur toute la décennie à venir