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Maladie de Parkinson et DMLA : Y a-t-il un lien ?

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Orateurs :
Dr Florian BAUDIN
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Résumé

Introduction

L’activation du GPR143 dans les cellules épithéliales pigmentaires de la rétine par la levodopa (LDOPA), un antiparkinsonien, augmente significativement le facteur dérivé de l'épithélium pigmentaire (PEDF) qui diminue la production de VEGF. Des études montrent que la lévodopa seule retarderait l'âge de la DMLA néovasculaire (DMLAn), serait efficace sur la réduction du liquide sous-rétinien, tout en ayant un bon profil de tolérance. Nous avons souhaité étudier l'impact d'un traitement par dopaminergique chez les patients atteints de DMLAn.

Matériels et Méthodes

A partir d'une base de l'Assurance Maladie comportant l'ensemble des Français ayant bénéficié d'IVT nous avons défini un algorithme permettant d’identifier ceux qui étaient injectés pour une DMLAn et ayant au minimum 2 ans de suivi après leur première injection. Les données extraites étaient l'âge au moment de la première IVT d’anti-VEGF, le sexe, le statut diabétique, hypertendu et dyslipidémique, le nombre d'IVT réalisées la première et la deuxième année, la ou les classes thérapeutiques du traitement antiparkinsonien et leur dose journalière.

Résultats

De janvier 2008 &agrave; d&eacute;cembre 2016, 202 629 patients ont &eacute;t&eacute; trait&eacute; pour une DMLAn. Parmi ces patients, 9 117 ont &eacute;t&eacute; trait&eacute;s par &ldquo;dopaminergiques&rdquo; et &ldquo;autres dopaminergiques&rdquo; ; parmi eux, 7 915 ont &eacute;t&eacute; trait&eacute;s par de la LDOPA et ses d&eacute;riv&eacute;s et/ou des agonistes de la dopamine. L'&acirc;ge moyen (ET) au moment de la premi&egrave;re IVT &eacute;tait de 79,5 ans (&plusmn;8,1). Les patients trait&eacute;s par la LDOPA et ses d&eacute;riv&eacute;s, ou aux agonistes de la dopamine, &eacute;taient plus &acirc;g&eacute;s lors de la premi&egrave;re IVT que les patients DMLAn na&iuml;fs de traitement antiparkinsonien, 83,1 ans (&plusmn;5,7) et 81,3 (&plusmn;7,1) vs 79,4 (&plusmn;8,1), respectivement (p<0,0001). Ce diagnostic plus retard&eacute; persistait en analyse multivari&eacute;e, en tenant compte du statut hypertendu, diab&eacute;tique, dyslipid&eacute;mique, du sexe, de la prise de traitement antin&eacute;oplasiques et anti-VIH (p<0,0001). Les patients sous LDOPA et ses d&eacute;riv&eacute;s ont eu moins d'IVT dans la premi&egrave;re, la deuxi&egrave;me et les 2 ann&eacute;es cumul&eacute;es, 4,5, 1,9 et 6,4, respectivement, contre 4,9, 2,5 et 7,3 pour les patients na&iuml;fs (p<0,0001). Cela restait significatif apr&egrave;s analyse multivari&eacute;e (p<0,0001). Il est int&eacute;ressant de noter que la dose quotidienne de LDOPA et ses d&eacute;riv&eacute;s &eacute;taient inversement associ&eacute;es au nombre d&rsquo;IVT au cours de la deuxi&egrave;me ann&eacute;e, -0,32 IVT par 250 mg/jour de traitement par LDOPA (p=0,02).

Discussion

Compte tenu des risques associ&eacute;s aux injections intraoculaires d'anti-VEGF, tels que le d&eacute;collement de la r&eacute;tine et l'endophtalmie, un traitement syst&eacute;mique bien tol&eacute;r&eacute; serait d'un grand int&eacute;r&ecirc;t, m&ecirc;me s'il ne permettait que de r&eacute;duire le nombre d'injections. Notre &eacute;tude a montr&eacute; cet effet de la LDOPA et ses d&eacute;riv&eacute;s sur le nombre d'IVT n&eacute;cessaires. L'effet &eacute;tait plus important au cours de la deuxi&egrave;me ann&eacute;e qu'au cours de la premi&egrave;re ann&eacute;e, probablement parce que les patients n'ayant jamais re&ccedil;u d'anti-VEGF sont initi&eacute;s avec un r&eacute;gime fixe au cours de la premi&egrave;re ann&eacute;e et que le r&eacute;gime de traitement est ensuite adapt&eacute; &agrave; l'activit&eacute; de la pathologie. Au vu du faible nombre de patients ayant un traitement par antiparkinsonien et une DMLA exsudative seule une &eacute;tude nationale sur base de donn&eacute;es permet cette analyse. Nos observations ont ensuite &eacute;t&eacute; confront&eacute;es &agrave; des mod&egrave;les murins. 

Conclusion

Un traitement par LDOPA et ses d&eacute;riv&eacute;s semble &ecirc;tre une option ou un ajout int&eacute;ressant dans l&rsquo;arsenal th&eacute;rapeutique de la DMLAn.