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Kérato-conjonctivite limbique supérieure de Théodore : à propos de 20 cas

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Orateurs :
Mr Zied CHELLY
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Résumé

Introduction

La kérato-conjonctivite limbique supérieure de Théodore (KCLS) est une maladie inflammatoire chronique rare de la conjonctive bulbaire et tarsale supérieure avec atteinte du limbe et de la cornée adjacents d’étiologie inconnue. L’objectif de l’étude est de décrire les caractéristiques épidémiologiques et les modalités de prise en charge de la kérato-conjonctivite limbique supérieure de Théodore (KCLS) chez les patients suivis dans le  service d’ophtalmologie.

Matériels et Méthodes

Dans cette étude rétrospective, nous avons revu les dossiers de 20 patients suivis dans le service pour KCLS en notant les données épidémiologiques, les traitements reçus et l’évolution sous traitement. Nous avons comparé les signes fonctionnels (sensation de corps étranger, prurit, sensation de brûlures, photophobie, clignements excessifs, douleurs avec échelle visuelle analogique de 0 à 10) ainsi que les signes à la lampe à fente (intensité de la rougeur conjonctivale sectorielle, réaction papillaire sur la conjonctive tarsale, abondance et laxité de la conjonctive bulbaire supérieure, atteinte limbique et cornéenne adjacente, test à la fluorescéine avec classification selon le grade oxford) avant et après traitement.

Résultats

Nous avons inclus 20 patients (4 hommes, 16 femmes). L’âge moyen au moment du diagnostic était de 55,7 ans avec des extrêmes allant de 23 à 80 ans. Le traitement médical avec des larmes artificielles, pommade de vitamine A ou azithromycine en collyre et soins des paupières était efficace dans 3 cas. Quatre patients ont reçu des injections de toxine botulique dans le muscle orbiculaire avec une bonne évolution clinique et fonctionnelle chez 3 patients mais avec nécessité de refaire les injections à intervalle régulier, et un échec dans 1 cas, pour lequel nous avons dû compléter par une chirurgie. Nous avons posé des bouchons lacrymaux dans 2 cas ; 1 fois en complément du traitement chirurgical et 1 fois en 2ème intention après échec du traitement médical avec une bonne réponse dans les deux cas. Nous avons eu recours au  traitement chirurgical  chez 13 patients. Ce traitement par résection conjonctivale bulbaire supérieure était efficace dans 11 cas avec soit une guérison complète de la maladie soit une amélioration, à la fois, des signes fonctionnels et en lampe à fente. Un échec du traitement chirurgical était noté dans 2 cas, pour lesquels nous avons complété par des injections de toxine botulique dans 1 cas et la pose de bouchons lacrymaux dans l’autre cas avec diminution de la gêne fonctionnelle et des signes cliniques dans les 2 cas. 

Discussion

La KCLS est une maladie inflammatoire chronique qui peut provoquer chez les patients une sensation de corps étranger ou de brûlures, un prurit, une photophobie ou des douleurs. Le diagnostic est clinique en lampe à fente devant l’association de signes inflammatoires et une imprégnation par la fluorescéine au niveau de la conjonctive bulbaire et tarsale supérieure, de la cornée et du limbe adjacents. Le traitement médical est proposé de première intention. En cas d’inefficacité, des injections de toxine botulique, la pose de bouchons lacrymaux ou la chirurgie peuvent être proposés

Conclusion

La KCLS est prédominante chez les femmes. Le recours au traitement chirurgical est nécessaire dans deux tiers des cas. La pose de bouchons lacrymaux et l’injection de toxine botulique sont des alternatives thérapeutiques qui peuvent être efficaces, soit en deuxième intention après échec du traitement médical, soit en troisième intention en complément du traitement chirurgical.