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Injection de toxine botulinique dans le traitement des ésotropies aigues acquises concomitantes (AACE) chez les enfants

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Orateurs :
Dr Marie BEYLERIAN
Auteurs :
Dr Marie BEYLERIAN
Dr Chloe COURET
Guylène Le Meur 1
Daniele Denis
Pierre Lebranchu 1
Tags :
Résumé

Introduction

Étudier l’efficacité des injections de toxine botulinique dans l’ésotropie aigue acquise concomitante (AACE) chez les enfants. 

Patients et Methodes

Analyse rétrospective de séries de cas. Ont été inclus les dossiers médicaux des enfants présentant un diagnostic d'AACE traitée par injection de toxine botulinique dans les muscles oculomoteurs droit médiaux, à l'hôpital de Nantes entre avril 2011 et juin 2019. Les autres critères d'inclusion étaient la disponibilité des données des examens ophtalmologiques et orthoptiques avant et après injection. Un alignement réussi a été défini comme l'absence de diplopie en position primaire avec récupération d’une stéréopsie post-opératoire, testée à l’aide du test TNO. Les autres données étudiées ont été : les données épidémiologiques des enfants avec la présence de facteurs de stress psychologique ou physique; les angles de déviation d’ésotropie (Et), de près et de loin, avant et après injection, en dioptries (dp); la réfraction sous cycloplégie;  la présence ou l’absence d’anomalies neurologiques à l’Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM) et les éventuelles reprises chirurgicales en cas de persistance d’une déviation avec diplopie dans les suites de l’injection de toxine botulinique. 

Résultats

Huit cas ont été inclus, une fille (12.5%) et 7 garçons (87.5%). L'âge moyen au moment du diagnostic d’AACE était de 11 ±3.46 ans [7 ;16]. Le délai entre l’apparition brutale de la diplopie et la consultation ophtalmologique était de 3.63 ±2.5 mois. 33.3% (N=3/8) des enfants présentaient des facteurs de risque de stress psychologique ou physique, et un enfant (12.5%, N=1/8) avait une anomalie neurologique à l’IRM. A l’examen initial, l’ésodéviation de loin était de 36.25 ±13.29 dp, l’ésodéviation de près était de 42.5 ±13.62 dp, l’ésodéviation de près avec une addition de +3.00 dp était de 37 ±24.16 dp et tous les enfants présentaient une diplopie en position primaire sans présence de vision binoculaire (TNO). L’équivalent sphérique, obtenu après cycloplégie, était de 1.48 ±3.8 dp pour les yeux droits et de 1.23 ±3.51 dp pour les yeux gauches. Au premier contrôle post-injection de toxine botulinique, à 1.75 ±1.04 mois, l’ésodéviation de loin était de 4.75 ±18.01 dp, l’ésodéviation de près était de 2.5 ±13.73 dp, et aucun enfant ne présentait de diplopie. A 4 mois post-opératoire, un enfant a présenté un échec post-opératoire avec récidive de sa diplopie qui a nécessité une reprise chirurgicale (fil Cuppers et plicature controlatérale) et   l'enfant présentant l'anomalie neurologique à l'IRM a eu une récidive de sa diplopie à 11 mois post-injection. Pour 75% (N=6/8) des enfants, un succès post opératoire a été noté, le délai moyen post-injection de toxine était de 12 ±8.50 mois avec une ésodéviation de loin de 5.16 ±6.64 dp et une ésodéviation de près de 2.5 ±13.73 dp, le test TNO moyen était de 84 ±32.86.

Discussion

Tous les enfants présentaient les caractéristiques d'AACE. La classification des différents types a récemment été revue (1), incluant notamment en plus du type II de Burian-Francheschetti (2) (ésotropie non accomodative idiopathique), le type III (ésotropie accomodative idiopathique avec des erreurs réfractives supérieures à +3.00 dp) et le type V (avec des anomalies neurologiques). Une étude prospective, avec une plus grande cohorte, permettra de définir si l’injection de toxine botulinique est efficace ou non pour tous les types d’AACE afin d’améliorer la prise en charge de ces strabismes aigus.  

Conclusion

L’injection de toxine botulinique a permis d’obtenir des résultats très satisfaisants dans notre série de cas d’AACE chez les enfants.