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Impact du COVID 19 sur les consultations aux urgences ophtalmologiques

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Orateurs :
Dr Carl Friedrich ARNDT
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Résumé

Introduction

La crise sanitaire liée à l’épidémie COVID 19 qui a débutée en 2020 a eu un impact considérable immédiat et retardé la prise en charge médicale et chirurgicale dans toutes les disciplines. L’urgence ophtalmologique est un secteur d’activité particulier par la population qui se présente et par les pathologies ne mettant généralement pas en jeu le pronostic vital. Nous avons voulu savoir quel était l’effet de cette épidémie sur la fréquentation de la consultation des urgences ophtalmologiques d’un CHU de province.

Matériels et Méthodes

Nous avons réalisé une étude quantitative, rétrospective, unicentrique et descriptive à partir des données de consultation aux urgences générales et aux urgences ophtalmologiques du CHU sur deux mois : en septembre 2019 et en septembre 2020. Les urgences dans le service d’Ophtalmologie sont ouvertes du lundi au vendredi de 8h30 à 18h. En dehors de ces horaires, les patients qui consultent pour un motif ophtalmologique sont pris en charge aux urgences générales. Tous les patients consultant, dans la période étudiée, les urgences pour un motif ophtalmologique ont été inclus. La totalité des données démographiques et médicales disponibles ont été extraites des dossiers.

Résultats

Selon les critères d’inclusion, 1546 patients ont été analysés, 171 patients se sont présentés en septembre 2019 aux urgences générales contre 118 en 2020 (–31%). 703 patients se sont présentés en septembre 2019 aux urgences ophtalmologiques contre 582 en 2020 (-17%). Le ratio homme/femme était de 1,514 en 2019 contre 1,488 en 2020. Sur la répartition dans la semaine, en 2019 il existait un pic d’affluence le lundi et le vendredi, en 2020 la majorité des  consultations avaient lieu en fin de semaine.  En 2020 le nombre de consultations pour conjonctivite et corps flottants était divisé par 3 en comparaison avec les chiffres de 2019. Cependant le nombre de consultations pour baisse d’acuité visuelle brutale a été comparable.  La fréquence des autres pathologies motivant une consultation était équivalente entre les deux années.   

Discussion

Il apparaît que la crise sanitaire a réduit le nombre de consultation d’ophtalmologie en urgence, davantage dans le Service d’urgences générales  que dans le Service d’ophtalmologie. Si la réduction du nombre de consultation pour conjonctivite n’aura probablement pas engendré de perte de chance, la diminution du nombre de consultation pour décollement postérieur du vitré pouvait potentiellement retarder le diagnostic de décollement de rétine.

Conclusion

La crise sanitaire a probablement réduit le nombre de consultations d’ophtalmologie en urgence. Les données disponibles ne permettent pas de se prononcer sur une éventuelle perte de chance induite par retard au diagnostic.