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Explorer la dynamique pigmentaire dans la DMLA atrophique : de la clinique à la caractérisation histologique de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR)

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Orateurs :
Dr Yse BORELLA
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Résumé

Introduction

La DMLA est une pathologie fréquente et invalidante du sujet âgé, entrainant une perte importante de l’autonomie. A ce jour, il n’existe pas de traitement permettant de prévenir ou de stopper la progression de l’atrophie, responsable de la perte visuelle dans la DMLA sèche. Bien qu’il soit aujourd’hui communément admis que le bagage génétique et la présence d’une inflammation de bas grade jouent un rôle dans le développement de la maladie, la physiopathologie de la maladie et les mécanismes sous-tendant la croissance de l’atrophie restent mal connus. De précédentes études in vivo et histologiques ont montré que des modifications de la redistribution de mottes pigmentaires (mélanine) accompagnaient tous les stades de la DMLA sèche. Nous avons récemment observé que la dynamique de ces mottes au niveau des marges d’atrophie étaient synchrones à la progression de la lésion. Le but de cette étude est de comprendre les mécanismes à l’origine de cette dynamique pigmentaire dans la DMLA atrophique, à l’aide de méthodes d’imagerie in vivo et d’histologie.

Matériels et Méthodes

Nous avons analysés des séquences de time-lapse d’une cohorte de patients ayant une DMLA sèche en imagerie multimodale, parmi lesquelles la réflectance et l’autofluorescence en infrarouge en SLO, le scleral slab en OCT en face, et l’optique adaptative, avec et sans illumination transsclérale. L’étude en microscopie confocale d’yeux de donneurs humains affectés par la DMLA a permis de caractériser la mosaïque de l’EPR et les redistributions pigmentaires.

Résultats

Les mottes de mélanine ont des aspects différents en fonction de chaque modalité, et peuvent être hypo ou hyper réflectives, correspondant aux variabilités de la réflectance, de l’absorption ou de l’effet masque de la mélanine pour chaque imagerie. Nous avons pu observer une dynamique du pigment dans les séquences time-lapse pour toutes ces modalités d’imagerie. Pour la plupart des mottes pigmentaires, leur mouvement était synchrone à la progression de l’atrophie. Nous avons noté que le pigment localisé au niveau de l’EPR avait une dynamique différente des hyperreflective foci (HRF) situé dans la rétine interne, qui eux, ne bougent pas au cours du temps. L’analyse en scleral slab nous a également permis de visualiser des zones d’hypertransmission labiles. En microscopie confocale, la mosaïque d’EPR était clairement définie, et l’étude en optique Nomarski nous a permis de documenter la redistribution de la mélanine chez les patients atteints de DMLA, montrant des cellules dépigmentées d’EPR.  

Discussion

En comparant les montages à plat d’EPR à l’imagerie en face in vivo, une caractérisation fine de la redistribution pigmentaire a pu être obtenue. Les changements pigmentaires peuvent avoir une grande variété d’origines, et ne sont pas nécessairement liés à la mort des cellules de l’EPR. Les HRFs et les mottes de pigment associées à l’EPR (que nous proposons de nommer HRF sous rétiniens), ont des comportements dynamiques différents.

Conclusion

La redistribution pigmentaire a l'oeuvre dans la DMLA seche subit une dynamique tres importante. Cette approche translationnelle combinant etude in vivo dynamique en imagerie multimodale haute resolution et analyse microscopique en histologie pourrait permettre de mieux comprendre les mécanismes cellulaires impliqués dans la progression de l’atrophie.