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Étude des neuropathies optiques inflammatoires (NOI) prises en charge aux urgences ophtalmologiques du CHU Charles Nicolle de Rouen sur 3 ans : épidémiologie, étiologies et pronostic

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Orateurs :
Dr Clément HEUTTE
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Résumé

Introduction

Les névrites optiques sont des pathologies rares, avec une incidence de 1 à 5 pour 100 000 personnes par an en France. Les étiologies  sont variées. La sclérose en plaques ( SEP) étant la principale. Leur diagnostic repose sur un faisceau d’arguments cliniques, paracliniques et d’imageries. Une enquête étiologique minutieuse est nécessaire car elle peut modifier la stratégie thérapeutique et dans certains cas redresser le diagnostic. Le but de ce travail est d’étudier l’épidémiologie, les étiologies et le pronostic des névrites optiques prises en charge au CHU de Rouen.

Matériels et Méthodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective descriptive monocentrique. Étaient inclus les patients ayant consulté aux urgences ophtalmologiques du CHU de Rouen pour un premier épisode de NOI diagnostiqué du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2021. Étaient analysées les données démographiques, les antécédents médicaux, les examens cliniques ophtalmologiques, biologiques, les imageries et champs visuels, le diagnostic initial et final retenus ainsi que les traitements mis en place.

Résultats

Nous avons inclus rétrospectivement 65 patients dont 49  femmes (75,5%) pour une durée moyenne de suivi de 23,5 mois (1 - 48). La moyenne d’âge était de 34,4 ans (16 - 73). Vingt patients avaient une acuité visuelle initiale corrigée inférieure ou égale à 1 logMAR (30,8%). Vingt-neuf NOI étaient liées à une sclérose en plaques (44,6%), 20 étaient d’origine idiopathiques (30,7%), 6 NOI d’étiologies non inflammatoire (9,3%) , 4 étaient associés aux anti-MOG (6,2%), 1 neuromyélite optique De Devic (1,5%), 1 NOI était associée à une encéphalomyélite aiguë disséminée (ADEM) (1,5%), 1 NOI liée à la maladie de Behçet (1,5%), 1 NOI d’origine médicamenteuse (1,5%). Le délai moyen à l’établissement du diagnostic final était de 5 mois (0-36). Le traitement reposait pour 60 patients sur une corticothérapie (92,3%), dont 14 ont également eu des séances d’échanges plasmatiques (21,5%). Après traitement, 59 patients avaient une acuité visuelle supérieur à 1 logMAR (90,7%), soit une acuité moyenne de 0,31logMAR (2,6-0).

Discussion

Notre étude permet d’analyser l’ensemble des primo-diagnostics de NOI dans un centre hospitalier français, d’analyser les différentes étiologies et potentiels diagnostics différentiels. 

Conclusion

La plupart des NOI primo-diagnostiquées sont en lien avec une pathologie démyélinisante du système nerveux central dont la première cause est la sclérose en plaque ce qui vient corroborer les données de la littérature. Environ 10% révèlent ne pas avoir d’atteinte inflammatoire, ce qui doit alerter sur les signes d’atypie dans le tableau clinique initial.