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Complications oculaires du Dupilumab : suivi à long terme

Le Dupilumab est une biothérapie anti-IL4/IL13 utilisée dans le traitement de la dermatite atopique (DA) sévère. Il entraîne dans environ 30% des cas une inflammation de la surface oculaire à type de conjonctivite, de blépharite ou d'eczéma palpébral. Nous rapportons  ici une série de cas monocentrique avec un suivi à long terme.

Nous avons évalué de manière rétrospective les dossiers de 13 patients présentant des complications ophtalmologiques liées au dupilumab et ayant un suivi d’au moins un an. 

Nous avons analysé les caractéristiques cliniques des complications oculaires, les mesures thérapeutiques prises et l’évolution à long terme. 

Nous avons inclus 9 hommes et 4 femmes, d’âge moyen 36 ans. Le délai moyen d’apparition des effets secondaires était en moyenne de 2,3 mois. 

Les manifestations cliniques les plus fréquentes étaient une conjonctivite papillaire (100% des patients), modérée chez 8 patients (61%) et sévère chez les autres patients, une blépharite chez 7 patients (53%), un bourrelet limbique chez 6 patients (46%), une aggravation d’un eczéma palpébral préexistant chez 5 patients (38%). 

D’un point de vue thérapeutique, des collyres mouillants, anti allergique et corticoïdes ont été prescrits chez 100% des patients. La ciclosporine en collyre a été nécessaire chez 10 patients (76%) et le tacrolimus pommade en application conjonctivale chez 3 patients (23%). Au niveau palpébral, 4 patients (30%) ont eu besoin de tacrolimus pommade. Aucun patient n’a nécessité une diminution ou un arrêt du Dupilumab. 

La durée de suivi moyenne était de 21,8 mois (12 à 56 mois). Lors du suivi, 12 patients (92%) ont présenté dans la première année du traitement une amélioration franche, 3 avec des corticoïdes seuls, 7 grâce à la ciclosporine collyre, 2 grâce au tacrolimus pommade. Aucune rechute n’a été retrouvée lors du suivi ultérieur chez ces patients. Un patient (7%) a présenté une aggravation à 1 an mais a été amélioré à 19 mois grâce au tacrolimus pommade oculaire avec un effet persistant sur toute la durée du suivi (30 mois). 

Notre étude retrouve des résultats assez semblables aux données de la littérature en terme de description clinique des effets indésirables. 

Cependant, nous n’avons identifié qu’une seule étude de suivi à long terme similaire, qui est en accord avec nos résultats. 

Les principales faiblesses de ce travail sont le caractère rétrospectif ainsi que le faible effectif. 

Les complications ophtalmologiques du traitement par dupilumab sont fréquentes mais accessibles à un traitement local adapté. Les immunosuppresseurs locaux comme la ciclosporine collyre et le tacrolimus en pommade en application cutanée voire conjonctivale, sont d’une grande aide avec un effet durable sur le long terme.