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Comparaison de la pertinence et de l’efficience des bilans de première et de seconde intention réalisés en médecine interne dans la recherche étiologique d’une uvéite – Etude rétrospective sur 247 patients

Les uvéites sont des pathologies peu fréquentes en ophtalmologie. Les étiologies sont très variées avec de grandes disparités géographiques. Le bilan étiologique est à ce jour peu codifié en première intention et a fortiori en seconde intention.

Nous avons réalisé une étude épidémiologique rétrospective au CHRU de Nancy sur les patients vus en consultation ophtalmologique entre janvier 2014 et décembre 2021 pour une uvéite. Les patients éligibles étaient ceux ayant bénéficié d’un second bilan au sein du service de médecine interne du CHRU de Nancy. Les patients dont le dossier informatique n’était pas disponible ou dont le diagnostic était purement ophtalmologique et donc ne nécessitant pas d’examens complémentaires ont été exclus de l’étude.

L’objectif principal de l’étude était de rechercher l’apport et le rendement d’un bilan de seconde intention chez des patients atteints d’uvéite ayant déjà bénéficié d’un bilan initial et de décrire les raisons qui ont poussé à réaliser un second bilan, les diagnostics mis en évidence et les caractéristiques des uvéites chez les patients concernés.

L’objectif secondaire de l’étude était de mettre en évidence les examens complémentaires les plus utilisés dans le bilan de première et de seconde intention et d’analyser ceux qui étaient les plus rentables.

Deux cent quarante-sept patients ont été analysés et ont donc bénéficiés d’un complément de bilan à distance du bilan initial en médecine interne pour recherche étiologique. Cinquante-deux patients ont bénéficié d’un bilan de seconde intention, et pour 18 d’entre eux (34.6%), ce bilan a permis de trouver une cause sous-jacente à l’uvéite. La sarcoïdose et le lymphome oculo-cérébral étaient les étiologies les plus retrouvées lors de ce bilan. Le fait d’avoir une uvéite idiopathique était un facteur de risque de réalisation d’un second bilan, alors que l’uvéite infectieuse était un facteur protecteur de ce second bilan. La présence de synéchies irido-cristalliniennes et/ou de précipités rétro-descemétiques granulomateux lors du bilan de seconde intention était associée à un bilan étiologique concluant.

Dans notre série environ 20% des patients a bénéficié d’un second bilan avec la découverte d’un diagnostic étiologique dans 25% des cas. L’apparition de modifications de l’examen ophtalmologique est le seul élément associé avec la mise en évidence d’une étiologie lors du second bilan en analyse bivariée.

Le bilan de seconde intention semble pertinent essentiellement en présence d’un point d’appel ophtalmologique et en cas de présence de synéchies et/ou d’un caractère granulomateux à l’examen ophtalmologique. Les principales étiologies à rechercher en seconde intention sont avant tout la sarcoïdose, le lymphome oculo-cérébral et les spondylarthropathies. La rentabilité de ce bilan pourrait être augmentée par le fait de cibler plus spécifiquement les patients présentant des synéchies ou des lésions granulomateuses. Il pourrait être intéressant de pouvoir confirmer ces données avec de plus vastes séries.