Après une primo-infection au niveau de la muqueuse oro-pharyngée, HSV-1 migre via les axones vers le ganglion trijumeau ipsilatéral (TG), puis vers le TG controlatéral. Le virus entre alors dans un état de latence dans les 2 TG. Les réactivations d’HSV-1 dans ces neurones sont notamment responsables des kératites herpétiques (KH), unilatérales et survenant toujours du même côté chez un patient donné. En utilisant un modèle murin oro-oculaire, qui reproduit les aspects essentiels de la maladie chez l’homme, nous avons précédemment démontré que l’inoculation virale latéralisée d’un côté de la bouche entraine une réplication virale dans la lèvre, suivie d’une KH ipsilatérale à l’inoculation. De manière concomitante, le virus se propage aux 2 TG, mais les réactivations ne surviennent que du côté ipsilatéral à l’inoculation. Nous avons également observé qu’après une primo-infection dans une lèvre avec une souche d’HSV-1 non-neurovirulente, les animaux étaient protégés contre les signes de la maladie et contre la réactivation d’une souche pleinement virulente inoculée secondairement dans l’autre lèvre (souche ré-infectante).
Name
Cinétique des effecteurs immunologiques impliqués dans la protection contre le virus Herpès simplex type 1 après primo-infection par une souche non neurovirulente : vers un modèle vaccinal
Introduction
Patients et Methodes
Cette étude expérimentale, menée sur le modèle murin oro-oculaire de KH, visait à mieux comprendre les mécanismes immunitaires impliqués dans cet état de protection. Pour cela, nous avons combiné une analyse en cytométrie en flux multiparamétrique à des tests immunologiques et cytologiques, pour quantifier et définir l’infiltrat immunitaire hématopoïétique et les chémokines inflammatoires au site d’inoculation (lèvres) et dans les TG, à différents temps de la phase aigüe (J0, J2, J4, J6, J10) de l’infection et à la phase latente (J28).
Résultats
Après une inoculation unique avec la souche sauvage virulente, un infiltrat immun riche en cellules pro-inflammatoires (macrophages, polynucléaires), survient de manière retardée dans les lèvres inoculées, et persiste dans les TG. A l’opposé, l’infiltrat immunitaire est plus précoce dans les tissus réinfectés (après une primo-infection par la souche non neurovirulente), plus riche en cellules de l’immunité adaptative (Lymphocytes T), et associé à des concentrations moindres de chémokines inflammatoires. En outre, cet infiltrat s’estompe plus rapidement, avec une disparition concomitante des chémokines inflammatoires.
Discussion
Les nombreuses tentatives de stratégies vaccinales anti HSV-1 n’ont jusqu’à présent pas prouvé leur efficacité en clinique. Dans notre modèle animal, nous avons obtenu une protection efficace en infectant d’abord les souris avec une souche non neurovirulente. Cette protection est associée à une réaction immunitaire spécifique au site d’inoculation et dans les TG, sièges de la latence et de la réactivation
Conclusion
Ces données permettent de mieux comprendre la nature et la cinétique de la réponse immunitaire anti-HSV-1, et pourront être utiles pour le développement futur de stratégies vaccinales anti-HSV-1.