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Choroïdite serpigineuse like d’origine tuberculeuse : à propos de 7 cas

La choroïdite serpigineuse like est l’une des formes rares de la tuberculose oculaire.Elle nécessite un traitement approprié et une surveillance étroite afin de prévenir la progression des lésions. Le but de notre travail est de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques de la choroïdite serpigineuse like et montrer sa particularité par rapport à lachoroïdite serpigineuse classique.

Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur une période de 7 ans entre le 1erJanvier 2012 et janvier 2019, incluant 07 patients atteints de choroïdite serpigineuse like d’origine tuberculeuse. Les caractéristiques cliniques (sexe, âge au diagnostic, pathologie associée et plainte fonctionnelle initiale), paraclinique (aspect à l’angiographie et en tomographie à cohérence optique), évolutifs et les réponses thérapeutiques ont été analysées. Nos résultats ont été ensuite comparés à ceux retrouvés dans la littérature. Tous les patients ont bénéficié d’un examen ophtalmologique, d'un examen pneumologique et d'un bilan étiologique complet.

L’âge de nos patients varie entre 16 ans et 50 ans avec une moyenne d’âge de 39 ans. Quatre patients sont de sexe masculin et trois de sexe féminin. Tous les patients avaient un antécédent de contage tuberculeux. Cinq cas étaient bilatéraux. La médiane des acuités visuelles initiales était entre "compte les doigts de près" et 8/10. L’intradermo-réaction à la tuberculine était positive chez 5 patients et le Quantiferon étaitpositif chez tous les malades. Aucun patient n'a présenté le syndrome de l'immunodéficience humaine. L’instauration d’un traitement antituberculeux a été indiquée chez tous nos patients avec une durée variant entre 6 mois 12 mois. La durée moyenne du suivi était de 48 mois. Un seul patient a récidivé pendant la durée du suivi.

Chez nos 07 cas de choroïdites serpigineuses like, les lésions choroïdiennes confluentes, prédominant au pôle postérieur, ont progressé de manière centrifuge comme décrit dans la littérature. Ceci les différencie de la choroïdite serpigineuse classique où les lésions commencent au niveau de la région juxta papillaire. L’aspect angiographique est le même dans les deux types de choroïdite. Les lésions actives se présentent sous forme d’une hypofluorescence précoce et d’une hyperfluorescence tardive centripète. Des études ont constaté que le Quantiferon était plus précis que l’intradermo-réaction à la tuberculine, en raison du taux élevé de faux positifs dans cette dernière. Dans notre série de cas le Quantiferon a été effectué chez tous les patients où il était positif. Contrairement aux lésions de la choroïdite serpigineuse classique qui répondent généralement aux corticoïdes et aux immunosuppresseurs, les lésions de la choroïdite serpigineuse like peuvent progresser malgré l’utilisation des corticoïdes pendant 4 à 6 semaines avant de devenir cicatricielles. L'administration précoce de corticostéroïdes sans traitement antituberculeux peut conduire à des résultats visuels médiocres par rapport aux patients qui n’ont pas reçu de corticostéroïdes avant le traitement antituberculeux .

Il ressort de notre étude que l’origine tuberculose de la choroïdite serpigineuse est rare. Son diagnostic repose sur un ensemble d’arguments anamnestiques, cliniques et biologiques et il reste dans la majorité des cas un diagnostic de présomption.