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Analyse de l'activité de chirurgie vitréo-rétinienne en France en 2016 : impact sur les besoins en formation en chirurgie vitréo-rétinienne

L’objectif de ce travail réalisé pour le collège des ophtalmologistes universitaires de France (COUF) est de décrire l’activité chirurgicale libérale et publique concernant la chirurgie vitréo-rétinienne par région universitaire en France métropolitaine sur l’année 2016 afin d’anticiper les besoins en formation dans cette surspécialité. 

Les données de la base du Système National des Données de Santé (SNDS) ont été extraites en analysant les actes de la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) correspondant à la chirurgie vitréo-rétinienne chez les patients de plus de 20 ans en 2016. Les analyses ont été réalisées pour les chirurgiens libéraux et les hôpitaux publiques (réalisant 50 actes et plus par an). Pour chaque région ont été calculés le nombre d’actes réalisés, le nombre de chirurgiens, et l’activité réalisée par les chirurgiens de plus de 50 ans.

57947 chirurgies du segment postérieur ont été enregistrées pour la population âgée de 20 ans et plus (moyenne de 119 actes pour 100 000 habitants). L’âge moyen des patients était de 67.412.9 ans. Parmi la population d’étude, les chirurgies ont été comptabilisées, dans le secteur public (36.6%) ou dans le secteur libéral (52.3%). Les hôpitaux et/ou chirurgiens libéraux réalisant moins de 50 actes/an représentaient 11% de l’activité chirurgicale. La prise en charge en urgence des décollements de rétine représentait 29121 chirurgies (50.2%) des chirurgies vitréorétiniennes, avec 94% de prise en charge par voie de vitrectomie. La chirurgie programmée comportait la chirurgie des trous maculaires (n= 4427, 7.6%), membranes epirétiniennes (n= 9948, 17.1%) et les chirurgies combinées vitrectomies-phacoémulsification (n= 10201, 17.6% des chirurgies vitréo-rétiniennes). Dans le secteur libéral 36 chirurgiens de plus de 55 ans (sur 176 chirurgiens libéraux, 20%) réalisaient 21.1% de l’activité libérale et 11% de l’activité globale. Dans le secteur publique, 10% des 201 chirurgiens (soit 20 chirurgiens) avaient plus de 55 ans. Ainsi, dans les 10 ans, afin de maintenir l’activité chirurgicale, il sera nécessaire de former 56 chirurgiens vitréo-rétiniens pour une activité régulière dans le domaine de la rétine chirurgicale. Les données permettent également d’identifier les régions universitaires pour lesquelles le nombre de chirurgiens > 55 ans, avec une activité chirurgicale significative, est important, ce qui est le cas pour 13 régions universitaires sur 26.

Il existe des disparités importantes en termes de densités d’ophtalmologistes pratiquant la chirurgie vitréo-rétinienne. Certains départements présentent un risque de pénurie d’offres de soins vitréo-rétiniennes dans les années à venir du fait de l’âge des chirurgiens en exercice.

Ces données épidémiologiques sont indispensables pour anticiper la formation des internes et chefs de clinique-assistants, en identifiant les régions nécessitant la formation de chirurgiens vitréo-rétiniens dans les 15 prochaines années.